Pour la libération de Dda Amar et contre l’insécurité

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Des citoyens de la commune de Béni Zmenzer ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya de Tizi-Ouzou, pour réclamer, une nouvelle fois, la libération de Amar Gada, enlevé, il y a 10 jours dans ses champs, près de son domicile familial.

Ils exigeaient des responsables concernés la mise en place d’un corps de sécurité sur le territoire de la municipalité. Ils étaient quelques centaines d’habitants de la commune, et de ses environs, à se mobiliser et à exprimer leur solidarité avec la famille de l’otage tout en réclamant sa libération immédiate et sans condition. Sur place, les protestataires ont  déployé des portraits de Dda Amar des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « SOS Insécurité à Ath Zmenzer », « Halte aux kidnappings » ou encore « A quand l’installation d’un corps sécuritaire ? ». L’un des membres du comité de village déclarera : « Si nous sommes là ce n’est pas seulement parce qu’un citoyen de notre commune a été kidnappé. Nous sommes là aussi pour crier notre ras-le-bol face à l’anarchie qui règne dans notre région. Nous ne nous sommes pas encore remis de la tragique mort de Mebrek qu’on nous inflige ce nouveau drame ». Et de poursuivre « L’Etat doit assumer ses responsabilités, la sécurité des personnes et de leurs biens est un droit constitutionnel ! ». Un autre membre de la cellule de crise dira : « La mobilisation citoyenne reste le seul moyen pour faire cesser les agissements de ces malfrats de tous bords.  Nous espérons que cette action sera la dernière et que Dda Amar reviendra très prochainement, sain et sauf, à sa famille ».  Mohamed, le fils de la victime, fatigué la voix serrée, dira : « Mon père a été enlevé dans son jardin. Le jour même, ses ravisseurs nous ont contactés et demandé de payer 8 millions de dinars en contrepartie de sa libération ». Il affirmera que depuis, plus aucun autre contact n’a été établi avec les kidnappeurs. Une délégation reçue par le wali de Tizi-Ouzou A l’issue de la réunion qui a regroupé le wali de Tizi-Ouzou et des représentants des citoyens protestataires, le P/APC de la municipalité a remercié les citoyens de Béni Zmenzer pour leur élan de solidarité et leur mobilisation : « Nous remercions tous ceux qui ont fait le déplacement au chef-lieu de wilaya pour demander la libération de notre frère et ami Dda Amar qui demeure en captivité depuis plus de dix jours. Nous constatons que la mobilisation est de mise aujourd’hui et nous espérons que l’otage reviendra très vite parmi les siens ». Ensuite, Saïd Gada, journaliste à El Watan, lira la déclaration rédigée par les membres de la cellule de crise, dont nous détenons une copie : «  le problème de l’insécurité dans notre commune dure depuis plus d’une décennie. Crimes, agressions, vols et kidnappings y sont récurrents ». Il poursuivra : « les citoyens sont livrés à eux-mêmes et ont le sentiment d’être abandonnés par les responsables dont le rôle est précisément de répondre à la détresse de la population ». « Nous interpellons une énième fois les pouvoirs publics pour qu’ils assument leurs responsabilités en garantissant la sécurité des personnes et des biens et en procédant à l’installation, dans les meilleurs délais, d’un corps de sécurité dans notre commune ». M. Gada Said dira également que la cellule de crise et de la famille Gada ont pris acte de la disponibilité du wali de Tizi-Ouzou. Il fera ensuite un compte rendu de leur rencontre avec M. Bouazghi : « Le wali s’est félicité de notre mobilisation contre le phénomène des kidnappings qui ne cesse de plonger des familles dans l’émoi et le deuil ». Mohamed Gada reprendra ensuite les propos du wali qui leur a dit : « Les services spéciaux agissent d’une manière intelligence car le rôle qui leur est assigné est de libérer l’otage qui se trouve en captivité depuis dix jours ». Le fils de Dda Amar ajoutera : « Notre déclaration sera transmise au gouvernement ». A propos de l’installation d’un corps de sécurité dans la commune de Béni Zmenzer, il rapportera : « Le dossier est pris en charge par le commandement de la gendarmerie National d’Alger, nous a dit monsieur le wali, et le retard n’est pas à son niveau ni au niveau de la commune ». La foule s’est ensuite dispersée dans le calme, sans qu’aucun incident n’ait été enregistré.

A.G

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