course contre la montre !

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la fête de l’Aïd s’annonce, une fois de plus, sous de mauvais auspices. La bourse maigrelette des ménages ne cesse de s’étriquer, face à des dépenses qui s’accumulent et se diversifient.

Le mois de Ramadhan ayant engouffré le bas de laine des consommateurs, l’arrivée de l’Aïd sonne le tocsin pour bon nombre de familles, lesquelles se sentent englouties sous le poids des dépenses. L’inflation galopante ne cesse de peser de tout son poids, grignotant de manière effrénée les maigres bourses des ménages. Et comme si toutes ces tracasseries financières ne suffisaient pas, la rentrée des classes, au début du mois de septembre, s’annonce contraignante pour les ménages qui ne savent plus où donner de la tête.  La fête de l’Aïd est synonyme, pour les bambins, de renouvellement des vêtements et d’exhibition de leurs nouvelles fringues. Les parents estiment qu’il est de leur devoir d’assouvir les « lubies juvéniles » de leur progéniture. « En de pareilles occasions, je me lâche un peu et je ne regarde pas les dépenses. Quand on aime, on ne compte pas », avoue une mère de famille, avec le sourire. Les magasins spécialisés dans les vêtements pour enfants sont légion dans toutes les villes et même dans certains villages comme Tiliouacadi, une grande bourgade relevant de la localité de Souk Oufella. Pratiquement, tous les villages avoisinants et même lointains, viennent faire leurs emplettes dans ce temple du shopping. Les bébés ont, eux aussi, des boutiques dédiées rien que pour eux. Quant aux prix pratiqués par les commerçants, ils crèvent les yeux. Une simple robe pour fillette de deux ans est cédée à plus de 2 000 DA. Les prix des vêtements n’ont cessé d’augmenter, ces dernières années, certains produits ont vu le prix presque doubler, cela dépasse tout entendement. « On se sent médusé rien que de voir les prix », s’écrie une dame. L’hébétement et la stupéfaction se lisent dans les yeux des parents, surtout ceux dont les courses virent souvent au cauchemar. Pour pallier à cette flambée des prix, beaucoup de familles se rabattent sur la friperie, nonobstant la piètre qualité proposée aux consommateurs. Ces magasins d’occasion, proposant des vêtements de pacotille, foisonnent comme des champignons, et ce, en raison d’une demande allant crescendo. Pourvoir aux besoins de sa famille en des temps pareils est plus qu’ardu pour ces parents en désarroi. « Entre denrées alimentaires, habillements et articles scolaires, c’est vraiment l’imbroglio », nous dira Rachid, père de famille, avec un air dépité. À Béjaïa ville, les virées nocturnes tournent, en cette deuxième semaine du mois sacré en course contre la montre, et ce, aux fins d’éviter les tracasseries des derniers jours précédant la fête de l’Aïd. Les familles abondent sur les principales artères de la ville, en quête de magasins proposant des articles moins onéreux. Bien plus qu’une simple séance de lèche-vitrine, les parents tentent de dénicher les bonnes affaires pour satisfaire leurs chérubins. Tous les quartiers connaissent un fourmillement de personnes, en cette première décade du mois de juillet. Le quartier Seghir, le boulevard Amirouche, Nacéria… grouillent de monde. Les seules personnes à tirer profit de cette frénésie sont bel et bien les commerçants qui se frottent les mains en cette période fructueuse. Ils semblent être intraitables devant l’insistance des acheteurs à l’acquisition des articles à bas prix. Accoutumés à ce genre de marchandage, les commerçants ne sont jamais à court d’arguments pour vous vanter la qualité de leurs produits, ajoutant à cela l’argument incontournable du « bas prix ». En attendant de jours meilleurs, les familles continuent de souffrir le martyre et croulent sous le poids d’une vie de plus en plus laborieuse et ardue.

Bachir Djaider

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