Le sachet de lait était introuvable !

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Avant-hier lundi, premier jour de l’Aïd El Fitr, le sachet de lait était introuvable à travers la quasi-majorité des points de ventes de la wilaya de Bouira. Les citoyens de la ville et autres communes de la wilaya ont enregistré une véritable pénurie de ce produit de première nécessité. Ainsi et contrairement aux déclarations rassurantes faites pas la DCP et l’UGCAA, la quasi-majorité des commerces de la wilaya ont baissé leurs rideaux lundi dernier. En effet, rares étaient les commerçants ouverts durant le premier jour de l’Aïd. Et ils étaient encore plus rares, voire inexistants, chez qui on pouvait trouver le moindre sachet de lait. A noter que pendant les derniers jours du mois de carême, il a été constaté une nette baisse de l’approvisionnement en cette denrée de première nécessité. Les gens faisaient la queue dès les premières heures de la matinée, dans l’espoir de « glaner » quelques précieux sachets et les stocker au réfrigérateur, de peur d’une éventuelle pénurie durant les jours de l’Aïd. Mais cette pénurie n’a pas surpris grand monde. Car, bon nombre de citoyens avaient pris les devants en s’approvisionnant quelque jours avant, ou carrément la veille pour les plus récalcitrants. En effet, dimanche dernier, dernier jour du Ramadhan et lors de notre tournée à travers les différents points de distribution au niveau des communes de Bouira, Ain Türk et Kadiria, les citoyens rencontrés attendaient avec la plus grande impatience la moindre livraison de lait. Ainsi, à travers les divers magasins visités au niveau du chef-lieu de la wilaya, les marchands tout comme les clients scrutaient l’horizon à l’affût du moindre camion de livraison. Certains vendeurs, sous la pression de leur clientèle « harcelaient » leur livreur au téléphone. « Alors, tu viens quand? Dépêche-toi, j’ai promis aux clients qu’ils auront leurs sachets de lait », lancera ce commerçant de la cité des 130 logements à son livreur. De leur côté les consommateurs, comme résignés et blasés par cette situation, effectuaient la navette entre leur domicile et le magasin d’alimentation générale. « J’attends ce maudit sachet depuis 7h du matin! Il est 13h et toujours rien… », dira Ahmed, un père de famille de 43 ans. Même constat a été fait au niveau du dépôt d’Amar Khodja, situé à la sortie ouest de la ville. « Chaque veille de l’Aïd, c’est ainsi! On est pris en otage. C’est scandaleux! », s’offusquera un citoyen visiblement à bout de nerfs. Dans la commune d’Ain Türk, à une dizaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya, les commerces et autres points de ventes étaient carrément pris d’assaut par les citoyens. Ces derniers étaient affolés par des informations faisant état que la distribution de lait ne s’effectuerait pas le lundi. « Je suis dans l’obligation de me débrouiller au minimum cinq sachets. C’est vital », s’alarmera Fayçal, un père de quatre enfants, dont deux en bas âges. Et d’ajouter: « Pourtant, je me suis ravitaillé jeudi passé mais visiblement, ce n’était pas assez ». Toujours dans la même commune et plus précisément dans la cité des 150 logements et le quartier de l’ALN, où se trouvent les principaux points de ventes, on a assisté à un rush sans précédent. Les consommateurs se disputaient une modeste livraison estimée à une trentaine de sachets. Intrigué par cette faible quantité un vendeur qui était débordé à tenter de calmer tout ce beau monde, nous dira avec hâte: « On m’a livré en urgence. Les camions sont à Kadiria ». Vers les coups de 15h30, direction la commune de Kadiria, à une vingtaine de kilomètres plus à l’ouest. Là on s’est retrouvé face à une marée humaine, qui a déferlé sur les magasins. La nouvelle s’est répondue comme une traînée de poudre. Effectivement, c’est l’heure de la livraison. Mais avant de crier victoire, les clients devaient faire la queue et gare à celui qui la « grille »! Trois, quatre, cinq et même dix d’un coup! Les citoyens s’arrachaient les sachets de lait comme on s’arracherait des sacs de billets de banques.                                                                                                                            

Ramdane B.

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