Les deux derniers otages algériens libérés

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Les deux derniers otages algériens enlevés, le 6 avril 2012, à Gao au nord du Mali, ont été libérés, a annoncé hier, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

«Le gouvernement algérien annonce la libération, samedi 30 août 2014, des derniers otages enlevés à Gao le 6 avril 2012. La libération de MM. Mourad Guessas et Kedour Miloudi, qui fait suite à celle des trois otages libérés quelques jours après leur enlèvement, est intervenue après d’intenses et inlassables efforts déployés par les institutions de l’Etat dans la plus grande discrétion et sous la supervision directe du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika », lit-on dans le communiqué du ministre des Affaires étrangères diffusé hier après-midi par l’APS, en ajoutant que « selon des informations concordantes, le consul, M. Boualem Saies, est décédé des suites d’une maladie chronique, et confirme l’assassinat odieux du diplomate M. Tahar Touati ». Le gouvernement rappelle que « tout au long de cette période de détention, les autorités compétentes algériennes n’ont ménagé aucun effort pour obtenir la libération, sans conditions, de nos diplomates », relève le communiqué du MAE, en précisant que cette libération est intervenue « dans le respect de la position doctrinale de notre pays et de ses engagements internationaux en refusant tout paiement de rançon ».

Le gouvernement algérien « remercie toutes les bonnes volontés qui ont permis d’aboutir au dénouement de cette prise d’otage » et souligne « l’impératif de la poursuite, sans répit, de la lutte contre le terrorisme et ses multiples connexions qui sont le trafic de drogue et le crime organisé au Sahel et partout à travers les autres régions de notre continent et du monde, et réitère son appel au renforcement de la coopération internationale pour éradiquer ces phénomènes », conclut la même source. Selon la télévision privée Echourouk, les deux diplomates seraient déjà à Alger après avoir été livrés aux autorités algériennes près de Bordj Badji Mokhtar, dans l’extrême sud du pays, par un membre influent du Mouvement pour le djihad et l’unicité en Afrique de l’Ouest (Mujao). Ce dernier avait, pour rappel, enlevé le 6 avril 2012, le consul d’Algérie à Gao et ses six collaborateurs, une semaine après le coup d’Etat qui avait renversé le pouvoir malien de l’époque. Une situation qui a provoqué le chaos dans ce pays frontalier de l’Algérie et qui vit depuis une guerre entre différentes fractions plongeant la région du Sahel dans une insécurité inquiétante. Le Mujao qui avait consenti à libérer trois diplomates quelques jours seulement après leur enlèvement avait, toutefois, menacé dans un message lancé au gouvernement algérien en septembre 2012, d’exécuter les autres otages, si Alger refusait de satisfaire ses revendications, à savoir l’échange des diplomates algériens contre trois éléments d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) arrêtés à Ghardaïa. Passé l’ultimatum, l’organisation terroriste est passée finalement à l’action, le 2 septembre 2012, en exécutant le vice-consul Tahar Touati. Une information que le gouvernement Algérien n’a jamais confirmé ni infirmé deux années durant, se contentant de dire, dans un communiqué rendu public à l’époque, que l’information « fait l’objet de vérifications nécessaires pour s’assurer de son authenticité », avant que le communiqué du ministre des Affaires étrangères, publié hier, suite à la libération des deux derniers otages, ne  confirme « l’assassinat odieux du diplomate M. Tahar Touati », soit presque deux années après le tragique événement .

A. C.

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