Les élus FFS et FLN chargent le maire

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Les élus FFS et FLN de l’Assemblée Populaire Communale d’Aït Yahia Moussa dénoncent, dans une déclaration rendue publique hier, « des dépassements graves du maire, dans la gestion des affaires de la commune ». Ils qualifient celle-ci d’« unilatérale » et réclament une commission d’inspection.

Dans le document transmis hier à la rédaction, les signataires déclarent d’emblée : « Si nous avons décidé d’agir aujourd’hui, via cette déclaration, c’est parce que nous ne pouvons plus nous taire, nous ne pouvons plus cautionner les agissements du P/APC que nous dénonçons et contre lesquels nous nous révoltons ». Dans leur déclaration, ils accusent le maire et son équipe de falsification des PV de délibérations.  Ceci, expliquent les élus « de façon à faire passer des opérations de transfert de crédits d’un chapitre à un autre, sans qu’il y ait, au préalable, une session d’assemblée ».  Des anomalies sont aussi relevées par les mêmes élus dans les mesures d’octroi des projets inscrits qui plus est se font « rares » précisent-ils.  Ils accusent d’ailleurs le maire de ne pas respecter la procédure énoncée par la loi pour livrer les projets. Ainsi, lit-on dans le document : «  les rares projets inscrits dans le cadre des PCD sont également entourés d’anomalies dans les procédures d’octrois aux entrepreneurs ». Ils précisent que « jamais le P/APC n’a procédé dans la livraison des marchés de ces PCD, à des avis d’appel d’offres ni à des consultations, leur préférant des voies détournées pour les accorder à ses connaissances ». Ajoutant que « cette façon de faire a fait que la majorité des projets sont inachevés ou entachés d’irrégularités ». Les accusations des élus FFS et FLN de la mairie d’Aït Yahia Moussa envers le maire ne s’arrêtent pas là. En effet, ils parlent même de détournement des aides de l’Etat destinées aux familles démunies. Se demandant : « comment a-t-on l’audace et l’outrecuidance de tricher jusque dans les couffins du Ramadhan destinés aux nécessiteux ? ». Dans la déclaration dont nous détenons une copie signée par les deux sections, il est question de 100 millions de centimes détournés de l’aide des autorités destinée à l’opération Couffin de Ramadhan. Ils affirment ainsi que, « usant de subterfuge, et sur les 300 millions de centimes octroyés dans le cadre des couffins du Ramadhan destinés à 1 200 famille recensées, le P/APC a trouvé la parade pour y dégriffer 100 millions qu’il a économisé sur la qualité des produits livrés aux familles. Un simple jeu sur la qualité et les denrées achetées, a ainsi permis au P/APC d’économiser 100 millions de centimes, sans que l’on sache la destination finale de cette somme d’argent ». Dans le même sillage, ils ajoutent que « le pot au rose, nous l’avions découvert, lorsque nous nous sommes rendus aux sources d’approvisionnement de ces produits où nous nous sommes rendu compte qu’il y a eu surfacturation ». Dans leur document, ils expliquent en effet que « le prix du couffin ne dépasse pas les 1 660,00 Da. Au moment où le maire a déclaré que sa valeur était de 2 500 Da ». Autre constat, celui-ci dans la gestion des ordures ménagères. Là aussi, « de grave anomalies entourent la convention passée entre l’APC et l’entreprise chargée du ramassage d’ordures. En effet, le contrat qui liait l’APC à cette société devait prendre effet à compter du mois de septembre 2013, date à laquelle l’APC a livré tous les bacs à ordures aux villages de la commune. Mais lors de notre consultation du contrat, nous avons constaté qu’il datait du mois d’avril, permettant à cette entreprise d’être payée 5 mois d’une manière rétroactive, alors qu’elle n’a entamé son travail qu’au mois de septembre 2013 », lit-on encore dans le document. Pour les élus des deux partis, ces anomalies « ne sont que le résultat de la gestion unilatérale des affaires de la commune par son président, et son refus d’associer les autres élus ». Ils déplorent par la même occasion « un manque de transparence flagrant qui a pris le dessus sur la gestion des affaires de la commune et qui a fini par mettre à jour ces anomalies, qui ne sont, au fait, qu’une infime partie apparente de l’iceberg de la gabegie qui règne au sein de notre commune ». Des pratiques qui « n’honorent pas notre assemblée communale, et qui témoignent de l’absence de soucis pour une bonne gouvernance au profit de notre population », y lit-on plus loin. C’est d’ailleurs « dans un souci de rendre public ce genre de pratiques » que les élus FFS et FLN de l’APC d’Aït Yahia Moussa disent « prendre la population locale à témoins, interpelant les autorités du pays à diligenter une commission d’inspection et d’audit au sein de notre APC ». Ils poursuivent : « la commune d’Aït Yahia Moussa continue, malheureusement, de subir les conséquences du non-développement des ses infrastructures de bases ». Ils notent d’ailleurs « qu’aucune amélioration notable n’est enregistrée ni encore moins ressentie par la population locale, depuis janvier 2013 ». Pire encore «  depuis l’installation de l’assemblée communale en décembre 2012, la situation ne cesse de se dégrader, et le serment fait par ces élus a été trahi », écrivent-ils encore. C’est, soulignent-ils, « la population de toute la commune qui se retrouve trahie par des agissements qui vont à l’encontre des engagements qui lui ont été faits ». Les signataires du document dénonciateur poursuivent : « les aides à l’auto-construction se font de plus en plus rares, alors qu’aucun projet de logements n’est inscrit ». Enfin, les élus dénonciateurs précisent tenir pour responsables « l’ensemble des membres de l’assemblée, plus particulièrement les membres de l’exécutif communal (les adjoints) pour leur silence complice quant aux dépassements du P/APC ».

Tassadit. Ch.

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