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Kidnapping du touriste français en Kabylie : Une cabale occulte?

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Depuis que l’Algérie a vaincu le terrorisme grâce à ses forces vitales présentes dans la société et dans les institutions de l’État, la carte de l’insécurité de l’islamisme radical et des déchirements profonds, dus au fanatisme, s’est largement étendue et métamorphosée, gagnant des territoires qui vivaient jusqu’il y a quelques années dans la paix, malgré la dictature et l’arbitraire politique. De Bagdad à Karachi, de Djebel Chambi au Sinaï égyptien, de Sanaa à Damas, et dans d’autres contrées encore, le sang a goulûment coulé au cours de ces trois dernières années dans des confrontations où la prétention ou l’argument religieux prend une place prépondérante. Au début de l’année 2011, l’Algérie était sur le fil du rasoir lorsqu’une confuse appréhension avait gagné les esprits par rapport à ce qui se passait dans le reste du monde arabe sous le « label » du Printemps arabe. Un « printemps » qui n’a pas tardé à montrer de quel climat il était porteur: climat de subversion, de haine et de contre-révolution, du fait que la colère des populations contre la mal-gouvernance était diligemment récupérée par l’extrémisme religieux, un moment tapi dans l’ombre. Malgré les appréhensions de l’époque, sans doute légitimes, l’on savait que l’Algérie ne pouvait pas renouer avec l’incertitude et le saut dans l’inconnu. Beaucoup de pays, parmi ceux qui sont aujourd’hui tombés victimes de la barbarie islamiste, riaient sous cape par rapport à ce qui se passait en Algérie pendant les années 1990. D’autres se croyaient allègrement au-dessus d’un tel niveau de désordre et à l’abri de toute forme de violence. D’autres encore ont carrément prêté main forte aux forces subversives qui agissaient en Algérie. Il se trouve que les lendemains du Printemps arabe ont révélé le potentiel de violence et de sous-développement politique de plusieurs pays de l’aire géographique arabo-musulmane, comme ils ont accentué les convoitises occidentales sur les richesses de ces pays. Cette dernière tendance ne s’est réellement jamais éteinte, et ce, depuis au moins la guerre contre l’Irak au début des années 1990. Le dessein (et dessin) du Grand Moyen-Orient (GMO), tel qu’il fut suggéré et conçu par George Bush, est apparemment en train d’être mis en œuvre avec la dislocation des États, des nations et des sociétés composant les aires du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord et du Sahel. L’Algérie s’est retrouvée comme un îlot de relative stabilité au cœur d’un vaste domaine géographique fort tourmenté. En l’espace de quatre ans, des présidents ont été déposés ou tués, des populations ont été exterminées, des infrastructures ont été détruites et des villes et villages sont tombés en ruine. Dans cet îlot algérien, les incidences, les influences et les menaces ne sont jamais absentes. La preuve en est l’attaque de Tiguentourine, en pleine guerre malienne. Les convois d’armements sont régulièrement arrêtés par les forces de sécurité algériennes aux frontières tunisiennes et libyennes ainsi que dans le grand Sud. Sur le plan social, qui risque de prendre de sitôt une dimension relevant de l’humanitaire, l’Algérie est la destination privilégiée d’émigrés africains, particulièrement maliens, que l’on peut qualifier facilement de réfugiés: réfugiés de guerre et réfugiés économiques. Toutes les villes algériennes sont aujourd’hui envahies par ces pauvres hères faisant, en famille, la manche à proximités des dos-d’âne, des boulangeries, des marchés populaires,…etc. Dans ce capharnaüm de violence terroriste et déstabilisation politique, l’Algérie tente une diplomatie de velours où le dialogue est censé remplacer les guerres civiles ou les prévenir. C’est ce que notre pays a mené au Mali en mettant sur la même table les différents protagonistes. C’est ce qu’elle a voulu faire en Libye, malgré les interférences occidentales, et principalement françaises, qui ont essayé de tirer l’Algérie dans ce bourbier à travers une intervention militaire. La Tunisie, de son côté prépare ses élections présidentielles et continue à faire face à des groupuscules terroristes. Le gros de la violence est aujourd’hui localisé en Irak et en Syrie où les atrocités commises par le Daech (État islamique) ont mobilisé presque 40 nations menées, notamment, par les États-Unis et la France. C’est dans ce contexte de grande confusion que l’Algérie a été appelée à vivre un événement malheureux qui nous renvoie au milieu des années 1990. Il s’agit bien entendu de l’enlèvement, dimanche dernier, d’un touriste français dans le massif du Djurdjura. Le groupe qui revendique cet acte veut, par ce moyen, « mettre la pression » sur la France afin qu’elle se retire du front irakien. À la cinquième réunion ministérielle du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF), ouverte hier, mardi, à New York, l’Algérie compte réaffirmer sa volonté et son engagement à lutter sans relâche contre ce fléau transnational qu’est le terrorisme. Au cours de la précédente réunion de septembre 2013 de ce même Forum, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait déjà exprimé la position intangible de l’Algérie en déclarant: « L’Algérie condamne non seulement le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, mais poursuit les efforts internationaux pour consolider le consensus mondial contre l’extrémisme, le fanatisme et l’intolérance et renforcer les mécanismes de prévention et de lutte contre leurs effets et leur apologie ». L’acte de kidnapping qui a eu lieu cette semaine en Kabylie serait-t-il destiné à impliquer de force l’Algérie dans un conflit, voire des conflits qui se passent loin de son territoire? Les autorités politiques du pays sont fermes à ce sujet. Il a été décidé qu’aucun soldat algérien ne sera envoyé en dehors du territoire national. Un territoire long et large qu’il y a lieu de sécuriser de l’intérieur, et pour la stabilité duquel il faudra déployer tous les efforts diplomatiques à l’extérieur.

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Amar Naït Messaoud

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