L’APC d’Aghbalou dans la tourmente

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L’alliance FFS-RCD-FLN-RND , au commande de l’exécutif communal à l’assemblée communale (APC) d’Aghbalou depuis décembre 2012, date des dernières élections locales, s’effrite, accentuant davantage la situation de blocage à laquelle fait face cette municipalité depuis le 27 août dernier, suite à la démission d’un élu du RCD.

Cette semaine, la situation a connu un nouveau rebondissement. Un autre élu, d’obédience FFS, en l’occurrence M. Said Yahiaoui, siégeant au sein du même exécutif vient de claquer la porte. M. Yahiaoui, qui a été élu sur la même liste que l’actuel maire, a remis sa démission, en se retirant lui aussi de l’alliance. L’élu démissionnaire qu’on a interrogé sur les raisons de son retrait de l’exécutif communal ne s’est pas trop étalé sur le sujet. Il s’est juste contenté de dire que «sa démission a été formulée pour préserver l’intérêt de la population et celui de la commune.» De l’alliance contractée au lendemain des dernières élections locales, il ne reste désormais que six (6) membres sur les 8, élus au tout début du mandat. L’APC est, soulignons-le, composée de 15 sièges. Les deux élus démissionnaires ayant rejoint l’opposition jadis composée de 7 élus viennent pour ainsi dire grossir les rangs de cette dernière. L’opposition dispose actuellement de 9 sièges sur les 15 que compte l’assemblée communale.

L’opposition revendique des changements au sein de l’exécutif

Cette nouvelle donne politique au sein de l’APC d’Aghbalou n’a pas fait tarder à réagir l’opposition. En effet, dans une requête adressée au wali cette semaine, et dont nous détenons une copie, les neufs élus de l’opposition signataires du document font savoir qu’ils «ont demandé à revoir la composante de l’exécutif communal.» «Compte tenue de cette nouvelle donne, nous élus signataires de ce présent rapport, estimant être majoritaires avec neuf élus sur quinze avons demandé lors de la dernière séance (délibération du 27/ 08/2014) à revoir la composante de l’exécutif sans pour autant toucher le poste du P/APC», ont-ils souligné dans le rapport. Les mêmes élus soulignent également que «cette proposition est vite rejetée par le P/APC et son équipe.» Pour l’opposition, ce refus renseigne «sur une volonté du maire et de son équipe de bloquer la commune.» Revenant sur les raisons ayant amené les deux membres de l’exécutif à démissionner, l’opposition a expliqué que «les deux élus démissionnaires n’ont fait que réagir à une situation en perpétuelle dégradation.» Sur la situation qui a prévalu au niveau de la commune, les élus de l’opposition la qualifie d’anarchique. «A l’heure où tous les atouts sont du coté des responsables de l’exécutif (moyens financiers, humains et outils pédagogiques et techniques nouvelles de gestion), notre commune sombre de plus en plus dans l’anarchie », souligne-t-on dans le document. Selon l’opposition, l’assemblée communale et en particulier son président «ont été à maintes reprises saisis sur les aspects négatifs de la gestion et surtout sur la nécessité de revenir à l’orthodoxie dans la gestion, mais en vain. » Au sujet de la gestion de la commune, le rapport relève de nombreuses «défaillances» que les élus imputent au maire et à son équipe. Parmi les griefs retenus contre l’exécutif, Il est fait entre autres état de «la fuite des responsabilités quotidiennes», «absence répétée des adjoints au maire», «gestion en solo», ou encore «absence de suivi des projets de développement». L’opposition qui se trouve désormais en position de force, car disposant d’une majorité confortable de 9 sièges sur 15, réclame à présent des changements dans la composante de l’exécutif. Des changements que les actuels responsables de l’Apc, à leur tête le maire, refusent d’opérer. Selon certaines indiscrétions, les membres de l’exécutif chercheraient à convaincre certains élus de l’opposition pour rejoindre leurs rangs et reformer ainsi une nouvelle alliance, à même de leur conférer une majorité au sein de l’assemblée. Les tractations vont bon train. Ceci étant dit, et en attendant le dénouement de cette crise, l‘APC d’Aghbalou demeure bloquée. Cette situation perdure depuis maintenant plus d’un mois. Pour rappel, lors de la dernière réunion ordinaire de l’assemblée communale, tenue le 27 août dernier, plusieurs points inscrits à l’ordre du jour n’ont pas été approuvés. Parmi les dossiers restés en suspens, faute de délibération de l’assemblée, figure celui de l’attribution qu’un quota de logements ruraux. L’on apprend par ailleurs que dans les jours à venir, il est prévu le vote et l’approbation du budget primitif (BP) de la commune. Si d’ici là une issue n’est pas trouvée, la situation de blocage s’accentuera davantage. Par conséquent, l’avenir de la commune et de sa population risque sérieusement d’être compromis. En l’absence d’un compromis, ce sont les populations locales et le développement de la commune qui auront à subir les conséquences de ce blocage. Contacté par nos soins pour connaître sa version des faits, le P/APC M Bellal Nacer, n’a pas souhaité réagir. «Pour le moment, je n’ai aucun commentaire à faire. Vous aurez ma réponse par écrit au moment opportun», nous a-t-il fait savoir.

D.M

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