Les clients dans l’expectative

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Une centaine de victimes de la Sarl «El Waâd el Sadek» se sont rassemblés, hier, devant la Cour de Bouira.

Ils étaient là nous explique Mahfoudh, l’un des clients infortunés de la Sarl, pour voir le procureur et s’informer des démarches à suivre pour récupérer leurs biens. Le magistrat les invitera à déposer plainte (des plaintes individuelles) à Sour El Ghozlane. Ce n’est qu’à la suite de ces dépôts de plaintes que la machine judiciaire se mettra en branle et éventuellement saisira les biens de la Sarl et gèlera ses comptes. Aux termes de cette procédure judiciaire, les victimes pourraient espérer leur argent. Chose moins évidente s’agissant des clients de la Sarl ayant acheté des véhicules. Pour ces derniers, la Sarl n’avait servi que de sous traitant auprès des dépositaires. Elle leur a livré les véhicules sans document leur permettant la libre circulation. Autrement dit, il s’agit d’une transaction illégale. Du coup, tous ces véhicules «achetés» chez «El Waâd el Sadek» ne profitent pas à leurs «propriétaires». À souligner que même si le marché automobile est le plus mis en exergue, il n’en demeure pas moins que la Sarl investissait d’autres créneaux : l’immobilier, le foncier et le cheptel. Pour rappel, Salah Moulay, le responsable visible de l’entreprise, s’était inspiré de ce que les matheux appellent la pyramide de Ponzi, pour mettre en exécution son projet. Ce système Ponzi est un montage financier qui consiste à vendre à perte de sorte à avoir énormément de liquidités à portée et à tout moment. L’opération intégrera le facteur temps : plus d’un mois pour remettre la marchandise au client-acheteur et le même temps d’attente pour remettre l’argent au client-vendeur. Cette technique avait permis à la Sarl de comptabiliser le facteur temps et de régenter l’argent à son aise. Seulement, la situation ne durera pas longtemps : les clients vendeurs dépassant largement les clients acheteurs, la Sarl n’arrive plus à rémunérer ces derniers. C’est fatalement l’asphyxie qui s’en est suivie. Aujourd’hui, M. Moulay est introuvable, selon ces victimes. Mahfoud, notre interlocuteur, nous affirme, et il le tient du procureur, que trois mandats d’arrêts son lancés contre lui.

S. O. A.

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