Des enseignants de Tamazight montent au créneau

Partager

Les enseignants de la langue amazighe d’une dizaine de lycées de la wilaya sont montés au front, hier. Ils disent déplorer la situation et le statut « facultatif » de Tamazight dans les écoles.

En tout, c’est une dizaine d’établissements secondaires des localités d’Azazga, Yakouren, Fréha, Bouzeguen et Illoula qui ont été touchés par le mouvement de protestation. C’est ce qu’a souligné un représentant des grévistes contacté par nos soins. Zidan Hamani, PES en Tamazight au lycée de Yakouren, explique que les enseignants de la langue amazighe dans les lycées des régions sus citées ont observé hier, une journée de grève. Une manière pour eux d’attirer l’attention sur la situation «catastrophique» dans laquelle est plongé l’enseignement de la langue. Dans une déclaration rendue publique, les grévistes expliquent les motivations qui les ont poussés à agir, dont «la remise en cause par certains des acquis arrachés après de longues années de lutte». «Les problèmes soulevés sont ceux de la majorité des établissements où Tamazight est enseignée», dira Zidan Hamani. C’est le cas par exemple de la programmation des cours entre 12h30 et 13h30. Un horaire que le porte-parole et représentant du collectif qualifie de «bouche-trou». «Les cours de Tamazight sont également les premiers à être sacrifiés à la première occasion», ajoute-t-il. Dans le communiqué on souligne dans le même sillage que « ne sont concernées par l’enseignement de la langue amazighe que les classes qui ont des permanences, à l’images du lycée de Bouzeguène. Pointant encore du doigt la mauvaise programmation des cours de Tamazight, l’interlocuteur affirme que «plus de la moitié des horaires sont programmées les après-midi, comme c’est le cas au niveau de la localité d’Azazga. Par ailleurs le statut «facultatif» octroyé à l’enseignement de Tamazight fait que cette matière est carrément supprimée dans certaines divisions, dans la quasi majorité des établissements scolaires, ajoute-t-on. Le collectif déplore aussi dans sa déclaration « la non ouverture de poste budgétaires même avec le cumul de 10 h supplémentaires (lycée Chihani et Sahoui d’Azazga, Assi Youcef, Aïn El Hammam entre autres)». Ceci, notent-ils, en dépit du fait que «les circulaires régissant l’enseignement de Tamazight ne souffrent d’aucune ambigüité sur ces questions». «Les dépassements n’ont fait réagir aucun responsable. Aucune remarque, encore moins des sanctions, n’ont été faites de la part de la tutelle», souligne-t-on, ajoutant que «aucun emploi du temps, combien même anti pédagogique, n’a été rejeté par la direction de l’éducation malgré les multiples courriers». Le porte-parole du collectif affirme par ailleurs que si l’action d’hier était plus régionale, ne touchant qu’une poignée de lycées, un élargissement du mouvement serait pressenti. En effet, précise Zidan Hamani, «des réunions et consultations sont prévues pour l’élargissement du mouvement vers d’autres lycées de la wilaya, voire de tous les établissements scolaires tous cycles confondus». Ceci afin de réclamer «le respect dans leur intégralité de toutes les circulaires émanant du ministère de l’Education nationale régissant l’enseignement de Tamazight, mais aussi la création dans l’immédiat de nouveaux postes là où le volume des heures supplémentaires assuré par les enseignants de Tamazight est supérieur ou égal à 10h», entre autres revendications soulevées hier. «Des revendications qui seront approfondies, une fois le mouvement élargi», souligne le représentant du mouvement.

Tassadit. Ch.

Partager