Accueil Évènement Akbou croule sous les ordures !

Béjaïa : La fermeture de la décharge publique de Biziou perdure : Akbou croule sous les ordures !

3746
- PUBLICITÉ -

Suite à la fermeture de la décharge communale d’Akbou par les habitants de Biziou, la ville du Piton offre, dans ses quatre coins, l’image la plus affreuse et la plus sale qu’elle n’ait jamais eue depuis sa création.

- PUBLICITÉ -

Des tonnes et des tonnes de tous types de déchets s’amoncellent dans les différents quartiers de la ville sans que cela ne suscite une quelconque réaction des pouvoirs publics. Le collectif des avocats, les nombreux médecins exerçant dans la région, la société civile avec plus d’une vingtaine d’associations en activité n’ont pas daigné bouger le petit doigt pour exprimer, ne serait ce que, leur mécontentement. Devant le service des urgences de  l’hôpital Akloul Ali, un énorme monticule d’ordures s’est formé ces jours-ci. Des tonnes de déchets  ménagers sont incinérées chaque soir en milieu urbain provoquant des fumées nocives pour la santé des citoyens. Un rapport établi par l’établissement sanitaire de la ville fait état, selon nos sources, de 30 cas de maladies engendrés par l’environnement pollué. Face à cet état de fait, aucune solution n’est envisagée ! Les pouvoirs publics font «la sourde oreille» devant cette situation catastrophique. Le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, lui-même, a été «contrarié» par les frondeurs de Biziou qui lui ont refusé d’exécuter son arrêté pour la réouverture de la décharge pour une durée de six mois. Le maire d’Akbou Abderrahmane Bensbaâ a signé selon nos sources, un arrêté pour la réouverture de la décharge. Une tentative qui a vite montré ses limites, le site n’étant resté ouvert que pour quelques minutes avant que quelques jeunes de Biziou ne le referment de nouveau. Face à cet état des lieux, plusieurs citoyens se sont donc rassemblés, vendredi dernier, à la salle de cinéma 20 août 1956 où une assemblée générale des citoyens est ainsi née et qu’une déclaration, rédigée par l’ex-député Djamel Zenati et approuvée par l’ensemble des citoyens, a été adressée aux autorités. La population exige «une solution fiable et surtout durable à ce problème».

Les habitants fixent un ultimatum de dix jours aux autorités

La salle de cinéma d’Akbou était archicomble, vendredi dernier, à la faveur  d’une assemblée générale des citoyens de la région, réunis pour débattre des retombées fâcheuses de la fermeture de la décharge publique de Biziou depuis maintenant six mois. Une quinzaine d’intervenants ont pris la parole pour dénoncer la situation «catastrophique » que traverse la capitale de la Soummam. «Nous ne pouvons pas continuer à vivre dans une telle situation », s’accordent-ils à dire. Trouver une solution ? Comment ? Face au laxisme et au silence «complice» des hautes autorités, les animateurs de ce rassemblement ont tenu à clore ce meeting par une décision commune. Djamel Zenati, ex-député du FFS et fin observateur politique, propose une déclaration qu’il a rédigée. Après avoir décortiqué la situation, M. Zenati, en tant que citoyen akboucien, a lu la déclaration devant les citoyens. Celle-ci a été adoptée par l’ensemble des assistants. Ainsi, l’assemblée générale des citoyens d’Akbou qui est née depuis ce rassemblement, «lance un ultimatum de dix jours pour la prise en charge sérieuse et effective de cette question». La déclaration se veut « une énième dénonciation» quant «au laxisme suspect» des pouvoirs publics, «les manœuvres malsaines de certains qui, par appétit étroit et velléité expansionniste, entendent prospérer sur le drame des populations et au détriment de la collectivité. Sans culture et sans courage, ils agissent par délinquants interposés et poussent à l’affrontement», lit-on encore dans la déclaration. Une situation dangereuse pour laquelle les citoyens d’Akbou, à travers ce document, «somment les services de sécurité de diligenter en urgence une enquête minutieuse aux fins de situer les responsabilités des uns et des autres». Au-delà du délai prononcé «les citoyens d’Akbou se réservent le droit de recourir à toute forme d’action pacifique et appellent l’ensemble de la population à s’organiser et à se mobiliser d’ores et déjà dans cette perspective», conclut  la déclaration.

Menad Chalal

- PUBLICITÉ -