Grève au département de langue et culture amazighes

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À l’appel du comité autonome de leur institut, les étudiants du département de langue et culture amazighes de l’université «Akli Mohand Oulhadj» de Bouira ont observé hier, une journée de grève. La décision de recourir à cette manifestation a été prise lors d’une assemblée générale tenue samedi dernier, et qui a regroupé l’ensemble des étudiants du département. Lors de l’AG, les étudiants en langue amazighe ont soulevé plusieurs revendications liées, notamment, au manque d’infrastructure et à l’amélioration des conditions de scolarisation au sein du département. Les étudiants grévistes réclament, également, l’ouverture de nouveaux postes budgétaires pour l’enseignement de Tamazight à Bouira. Ces derniers ont tenu à dénoncer le fait «qu’un seul poste budgétaire est réservé à l’enseignement de Tamazight, au concours de recrutement organisé par la Direction de l’éducation le mois de septembre dernier». D’après eux, une marche de protestation sera organisée prochainement, et ce, afin d’inciter les responsables de la DE à ouvrir de nouveaux postes budgétaires pour Tamazight au niveau des établissements de l’éducation de Bouira. En effet, pas moins de 600 étudiants concernés se sont rassemblés, hier, devant le pavillon qui regroupe les trois départements de la faculté des langues, pour observer un arrêt de cours. Ils disent vouloir mettre en exergue la série de problèmes qu’ils endurent au sein de la faculté et ce, à cause des salles de T.D et d’amphithéâtres réservés au département de langue amazighe. «Les étudiants du Master 1 suivent leurs cours et leurs TD au niveau de la bibliothèque centrale, alors que les autres ne disposent même pas d’un amphithéâtre pour les cours, et sont obligés de s’entasser dans des salles pour suivre leurs cours!», se désole un membre du comité autonome du département. D’après notre interlocuteur, les salles et amphithéâtres, libérés au début de l’année avec l’ouverture du nouveau pôle universitaire, ont été tous occupés pour le nouveau département des sciences islamiques. «Ce problème de manque de salles nous l’avons soulevé depuis plusieurs années, mais malheureusement et au moment où l’on croyait qu’il sera réglé cette année, les responsables ont pensé à ouvrir un nouveau département et à le doter de toutes les salles et infrastructures libérées, alors que tous les anciens départements souffrent de ce problème !», ajoute notre interlocuteur, qui réclame «l’intervention rapide des responsables de l’université pour l’attribution de nouvelles salles et amphithéâtre au profit du département de langue amazighe». Les étudiants grévistes réclament, par ailleurs, le versement des primes de stages, qu’ils n’ont pas reçues depuis 2008. «De 2008 à ce jour, aucun étudiant du département de langue amazighe n’a reçu sa prime de stage comme le stipule la loi, contrairement au reste des départements qui, eux, n’ont jamais soulevé ce problème !», avance un autre étudiant en poste graduation. Les représentants des étudiants exigent, également, la transcription des diplômes de fin d’étude en langue amazighe. «Après trois longues années d’étude en langue amazighe, nous recevons nos diplômes de fin d’études en langues arabe et française uniquement, c’est franchement une aberration ! Surtout qu’au niveau des universités de Béjaïa et de Tizi-Ouzou, les diplômes sont transcrits en arabe et en Tamazigh !», tonne un autre étudiant, avant d’ajouter : «le comble c’est qu’on ne pourra même pas les traduire en Tamazight. Les responsables du département doivent nécessairement inclure la transcription amazighe dans nos diplômes, car c’est une nécessité pour notre carrière professionnelle». À noter, par ailleurs, qu’une rencontre entre les différents responsables de la faculté et les représentants des étudiants a été prévue au courant de la journée d’hier.

Le doyen de la faculté explique

Contacté par nos soins, le doyen de la faculté M. Djellaoui Saïd, a tenu à affirmer que le manque de salles dont souffre actuellement le département de langue amazighe est lié essentiellement à l’important nombre des étudiants licenciés, retenu cette année à la première année master. «Nous avons appliqué l’année dernière, la norme des 100% accès au master 1, et ce, en satisfaction aux revendications des étudiants eux-mêmes, alors c’est tout à fait normal qu’on soit confronté au manque de salles !», nous dira le même responsable. À propos des primes de stages des étudiants, bloquées depuis 2008, le même responsable a rassuré les étudiants tout en affirmant que «ce retard est dû à un problème de budget, mais nous avons réussi à le régler, et les étudiants percevront leurs primes dans les prochain jours», ajoutera-t-il. En ce qui concerne la troisième revendication des étudiants, à savoir la transcription des diplômes en langue amazighe, le même responsable, qui s’est montré favorable à cette proposition, a affirmé que «la transcription des diplômes ne dépend pas de notre faculté mais plutôt du ministère de l’Enseignement supérieur, alors j’invite nos étudiants à adresser une demande au niveau du MES», précisera-t-il. 

O.K.

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