Des oppositions et des interrogations

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La commune de Fréha, dans la wilaya de Tizi-Ouzou vit ces quelques derniers jours au rythme d’un bras de fer qui ne dit pas son nom, entre le maire et des villageois autour d’un projet d’une zone d’activité.

Le maire que nous avons rencontré avant-hier dans son bureau semble déterminé à réaliser le dit projet. Il en fait d’ailleurs son cheval de bataille, pour reprendre son expression. «Je ne suis pas ici pour enterrer les buses d’assainissement. Si c’était le cas, je préfèrerais partir», ironisa-t-il. Il faut dire qu’il s’agit d’un investissement de taille. Cette zone d’activité prévue donc à la sortie nord de la commune, à la hauteur des villages Taguersift et Ikherbane, permettrait, selon le P/APC, de générer entre 1 000 et 1 200 postes d’emploi et plus de 10 milliards de rente annuelle pour la commune. Elle comporte une briqueterie, deux projets de panneaux solaires, une fabrique de matériel médical, une station à béton aggloméré et un relais routier. «Comme vous pouvez le constater, ces projets sont pour ainsi dire, propres du point de vue environnemental et ne seront d’aucune nocivité pour la population» explique encore le maire qui ne comprend pas «le niet» des villageois, «une poignée» selon lui. Cela d’autant que, dit-il encore, cette zone est projetée sur un terrain communal et domanial. «Aucune parcelle privée ne sera touchée et aucune expropriation ne sera retenue» argumente-t-il encore. Il s’agit donc, selon toujours notre interlocuteur d’un terrain vague laissé en jachère depuis des lustres. Certaines parcelles de cette assiette sont d’ailleurs exploitées par des riverains. «Ils les ont exploitées jusqu’ici, sans problèmes, mais maintenant, qu’il y a ce projet, on doit les récupérer pour son implantation». Le moins que l’on puisse dire, en somme c’est que le premier magistrat de la commune tient énormément à ce projet qui, selon ses prévisions, si tous se passe bien, la zone entrera en production d’ici quelques mois. Les riverains ne l’entendent cependant pas de cette oreille. Certains d’entre eux ont déjà signifié leur refus à l’implantation de cette zone sur le terrain indiqué. C’était au milieu de la semaine passée lorsqu’ils se sont présentés devant le siège de l’APC pour crier leur colère. On apprend d’ailleurs qu’une réunion regroupant les habitants des deux villages limitrophes, à savoir donc Taguersift et Ikherbane, est prévue pour aujourd’hui afin de décider des actions à mener afin d’étouffer le dit projet à peine naissant. C’est ce que nous a, en tous cas, indiqué un membre du comité du village Ikherbane que nous avons contacté hier. «Tout se décidera demain (aujourd’hui ndlr)»,  a-t-il dit.  Questionné à propos des raisons de leur refus de voir mûrir ce projet dans cette zone, il dira «il existe déjà une zone d’activité à El Madjen, pourquoi implanter une autre dans ces terrains qui sont exploités par des paysans des villages et où des oliviers ont été d’ailleurs plantés ». Notre interlocuteur ira même jusqu’à accuser le maire de vouloir offrir ce terrain à ses connaissances. C’est ce qui se dit, en effet, ça et là. Des dires et spéculations qui font rire le P/APC. «Ça a toujours été comme ça, lorsqu’on ambitionne de faire quelques chose que d’autres n’ont pas pu faire, on invente ces histoires», se défend-il. Concernant la zone d’activité d’El Madjen évoquée par le membre du comité du village d’Ikherbane, le maire a estimé que celle-ci ne pourra accueillir les projets d’envergure prévus dans la future zone. Les spéculations et interprétations vont bon train. La rumeur alimente les discussions de la rue de Fréha. Certains observateurs de la commune n’hésitent pas à parler de la manipulation de certains cercles occultes lesquels ne voient dans cette zone que la réussite du premier mandat de l’actuel maire, envoyant au mur l’intérêt de la commune. En somme, le bon sens voudrait qu’on voie en cette zone une aubaine et une bouffée d’oxygène pour la municipalité sur le plan économique et sociale.

M.O.B 

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