L’ancien directeur général du LNHC en parle

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Depuis avant-hier, mardi, les discussions ne tournent presque qu’autour de la catastrophe qui s’est déroulée à Aokas, dans l’après-midi de ce jour-là. En rencontrant M. Salah Lazizi, ancien Directeur Général du Laboratoire National de l’Habitat et de la Construction (LNHC), il nous a rappelé une interview qu’il avait accordée, en 2005, à un correspondant de presse. C’était justement suite à un éboulement qui venait d’avoir lieu à une centaine de mètres de celui qui est survenu mardi dernier. Dans cette interview, Salah Lazizi déclarait : « Les origines des éboulements sont multiples. Celui d’Aokas est essentiellement provoqué par les eaux de pluies et les ruissellements ». Ce phénomène qui, par ailleurs, a son explication scientifique, a pour conséquence de favoriser l’ouverture de fissures dans la roche qui devient vulnérable à la rupture. « D’autres part, la présence excessives des eaux de pluies a provoqué une augmentation de volume, et les sols plastiques deviennent liquides et instables ». Ce type d’éboulement, précise Salah Lazizi, arrive spécialement en hiver. Mais alors que faire ? Fermer les routes pendant la saison hivernale ? Notre interlocuteur, qui est ingénieur en génie civil et spécialiste de la mécanique des sols, préconise des solutions préventives. « Il faudrait adopter une méthode simple qui consiste en une solution de confortement par la mise en œuvre des barres d’Ancrage ou des injections de coulis, comme ça s’est déjà fait dans les gorges de Lakhdaria et celles du Chiffa », dira-t-il. Cette méthode présente l’avantage de stabiliser les sols. Ce n’est pas en saison hivernale qu’il faudrait entamer les travaux, mais après que le sol se soit débarrassé de son humidité en saison sèche. La prévention vaut mieux que la guérison, dit l’adage. Mais force est de constater qu’après une dizaine d’années que cet avertissement a été lancé rien ou presque n’a été entrepris pour contenir ce risque d’éboulement connu de tous. Ce n’est pourtant pas faute de moyens. Les autorités locales vont-elles se retrousser les manches et prendre le problème à bras le corps, ou vont-elles se réfugier derrière des Allah Ghaleb et le Mektoub ? Mardi dernier, il y a eu des morts et des blessés. Si on avait pris les choses sérieusement, certainement que ces vies auraient été épargnées.

N. Si Yani

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