Les instructions de kadi

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Avec le décès, hier matin, d’une septième victime, le bilan de la catastrophe naturelle d’Aokas s’alourdit. En tout, ce sont sept personnes qui ont perdu la vie, alors que 16 autres ont été blessées dont trois sont polytraumatisées.

Il était 21 heures passées lorsque le ministre des travaux publics, Abdelkader Kadi, est arrivé à Aokas sur les lieux du drame. Le ministre a donné des instructions pour que la voie soit rouverte dans les meilleurs délais. Il déclarera par ailleurs que des experts feront le point sur l’état du site montagneux et son activité les causes à l’origine de l’éboulement, et décider des premières mesures à prendre pour le conforter. Joignant le geste à la parole, il chargera le DTP de prendre attache avec l’entreprise chinoise pour discuter des modalités de prise en charge du projet de confortement des tronçons où les chûtes de pierres sont menaçantes. Il déclarera que quelques routes nationales telles que la RN 43 menant de Béjaïa vers Jijel et la RN125 dans la wilaya de Tizi-Ouzou, feront l’objet d’études similaires. D’ailleurs, Abdelkader Kadi compte réunir, aujourd’hui, tous les cadres concernés de son secteur. En se rendant, plus tôt dans la soirée, au CHU de Bejaïa pour s’enquérir de l’état de santé des polytraumatisés, le ministre déclarera qu’il s’est déplacé en urgence d’Alger pour « soutenir les blessés, leurs familles et présenter aux parents des personnes décédées, les condoléances et la solidarité du gouvernement, à sa tête le Premier ministre ». Hier matin, les engins étaient à pied d’œuvre pour déblayer la chaussée. Les brise-roches et rétro-chargeurs s’affairaient à concasser les immenses rochers et à les dégager des lieux. Il est utile de rappeler que l’éboulement qui s’est produit, avant-hier, à quelques encablures de l’entrée Ouest du tunnel d’Aokas, a enseveli 4 véhicules tuant un moniteur d’auto-école, natif de la commune voisine de Tichy et âgé de 55 ans, qui était au volant de sa voiture Peugeot 207 laquelle a été écrasée par un rocher et cinq occupants du bus Toyota Coaster de transport de voyageurs assurant la ligne Kherrata-Bejaia, 2 femmes âgées de 38 et 39 ans natives de Darguina, 2 hommes âgés de 40 et 43 ans natifs de Kherrata et un homme de 45 ans natif de Souk El Tenine. Une septième personne, un jeune homme de 19 ans, natif de Tébessa, a succombé hier matin, à ses blessures à l’hôpital de Bejaïa où il avait été admis la veille. Miraculeusement, le chauffeur, le receveur, 11 voyageurs du bus, le chauffeur du mini-fourgon Hyundai 100 assurant la desserte Tala Khaled-Aokas, qui était seul à bord de son fourgon, et le couple de Tizi Ouzou avec leur enfant de 2 mois qui étaient à proximité de leur véhicule Dacia Logan, en train de contempler la mer, s’en sont, tous, sortis avec des blessures mais dont 4 étaient polytraumatisés. Trois de ces derniers ont été évacués au centre hospitalo-universitaire de Bejaïa, le 4e admis au bloc opératoire d’Aokas alors que les autres blessés ont été soignés au service des urgences de l’hôpital d’Aokas. Celui-ci s’est avéré ce jour là trop exigu. Le surveillant médical, Hafid. B, qui était au four et au moulin, fera remarquer qu’effectivement l’hôpital d’Aokas est petit relativement à son importance du moment qu’il couvre trois daïras, Aokas, Tichy et Souk El Tenine en l’occurrence, soit près d’une centaine de milliers d’habitants. En sus, enchaînera-t-il, durant la saison estivale, l’hôpital fait face à un afflux important de vacanciers. C’est pour ça, dira-t-il, qu’il est plus que nécessaire de doter la localité d’un grand hôpital ou tout au moins de procéder à l’extension de l’actuel. Effectivement, c’est dans ce genre d’événements que ces lacunes se font sentir.

A. Gana

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