Les travailleurs interpellent le wali

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Les travailleurs de la chemiserie de Larbaâ Nath Irathen ont organisé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya.

Une énième action de protestation, afin de réclamer la réouverture de l’usine et la reprise du travail et dénoncer le mutisme des autorités devant ce blocage qui dure depuis plusieurs mois.  La chemiserie est en effet à son huitième mois de blocage, sans qu’aucune solution n’ait été trouvée pour mettre un terme à cette crise qui pèse de plus en plus sur le moral des travailleurs. Ces derniers, en effet, des femmes et des cas sociaux pour la plupart, vivent sans salaire depuis le début de la crise. Mais ils ne perdent pas l’espoir de reprendre le travail. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils sont toujours déterminés et initient des mouvements de protestation afin d’interpeller qui de droit sur leur cas. Il y a quelque mois, des travailleurs se sont soulevés pour exiger le départ du directeur de la chemiserie. L’usine a pour rappel été fermée le 21 juillet dernier, et les travailleurs ont été mis devant le fait accompli. Et depuis cette date,  les opposants à la grève « forcée » ne cessent de manifester pour la réouverture de l’usine. C’est le résumé qui nous a été fait par l’une des travailleuses de la chemiserie rencontrée à l’entrée du siège de la wilaya. Elle nous a confié qu’elle tenait à participer  à ce sit-in décidé à la dernière minute, après que les travailleurs non grévistes ont fait une ultime tentative pour entrer à l’intérieur de l’usine et qu’ils en ont été empêchés. Une centaine de personnes prenaient part au rassemblement d’hier. « La majorité des travailleurs sont contre la grève. L’usine en compte près de 250 et seulement une vingtaine persiste à prendre en otage toute l’usine », nous dit notre interlocutrice. Elle ajoutera : « Avec cette crise qui perdure, nous avons désormais peur que l’usine ne soit fermée définitivement et que nous nous retrouvions au chômage ».  Une fin que rejettent catégoriquement les travailleurs. « Nous sommes prêts à initier des mouvements de protestation illimités devant le siège de la wilaya », ajoute une autre travailleuse qui insistera sur le fait que la majorité des employés sont des cas sociaux et que la chemiserie est source de revenue pour des centaines de familles de la région de Larbâa Nath Irathen. Interrogée sur les motivations qui poussent un groupe de travailleurs à maintenir ainsi la grève, elle avouera ne pas comprendre ce qu’ils réclament au juste. « Les points soulevés dans la plateforme de revendications du tout début de leur action ont été pris en charge », dira-t-elle, citant le cas des travailleurs contractuels intégrés. Elle ajoutera que « le directeur est aussi parti comme ils le voulaient. Une autre personne l’a remplacé comme intérimaire, mais ils s’y sont opposés ». Lors du sit-in d’hier, les travailleurs ont aussi tenu à dénoncer le silence des autorités. « Que ce soit au niveau local ou de wilaya, personne ne semble se soucier de nous. Même au niveau de l’UGTA, ils ont appris à faire la sourde oreille, notamment au bureau de wilaya. On ne fait que nous promettre que la situation va s’arranger, et ce depuis des mois », déplore une autre travailleuse. Hier, c’est vers le wali de Tizi-Ouzou que les travailleurs se sont tournés espérant trouver une oreille attentive. Lors du rassemblement, on distinguait une majorité de femmes qui brandissaient quelques pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Nous ne sommes pas en grève », « Nous voulons travailler ».

Tassadit. Ch.

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