Une commission ministérielle au chevet du campus de Tamda

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Le mouvement de protestation, qui paralyse le campus universitaire de Tamda depuis plusieurs semaines, risque de se prolonger après les vacances.

La raison, le peu d’assurances que les grévistes disent avoir eus, même après la venue, hier, d’une commission ministérielle. Les travailleurs et les étudiants du campus universitaire de Tamda sont apparemment décidés à en finir avec le problème de l’insécurité qui gangrène l’enceinte universitaire. Ils affichent leur détermination à prolonger les mouvements de protestation même aux dépens de l’année universitaire, déçus par le manque de mesures concrètes de la part des autorités locales et des services concernés mais aussi de la commission ministérielle dépêchée hier d’Alger. En effet, et selon Madjid Bel Abaci, ATS et délégué de la section syndicale Snapap à Tamda, une commission a été diligentée par le ministère de l’enseignement supérieur afin de se pencher sur le problème d’insécurité dont souffrent les travailleurs et les étudiants de Tamda. Ladite commission a conclu sa visite en promettant que «des dispositions vont être prises pour le renforcement de la sécurité au sein de l’établissement. Ceci avec le recrutement d’autres agents de sécurités», dira notre interlocuteur contacté au téléphone. Les membres de la commission ont aussi promis de «transmettre nos doléances au Premier ministre», ajoute-t-il. Des promesses certes, mais qui n’ont pas réussi à rassurer les grévistes. Ces derniers envisagent d’ailleurs de fermer, aujourd’hui, les bureaux du recteur et du secrétaire général à Hasnaoua. Ils prévoient également de complètement paralyser le rectorat, demain. C’est ce que nous affirmait, hier, la même source qui explique que les mouvements de protestation n’allaient pas s’arrêter là. Elle nous apprendra d’ailleurs que le syndicat prendrait le relais, dès la rentrée, pour des actions plus radicales au niveau de toute l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. En attendant, la couleur est déjà annoncée, avec la banderole suspendue à l’entrée de l’université de Hasnaoua sur laquelle on peut lire : «S.O.S Tamda en détresse ». Par ailleurs, les portes du campus concerné demeurent cadenassées, assure-t-on. Revenant sur les affirmations des membres de la commission, Madjid Bel Abaci affiche son mécontentement. Pour lui, même si la sécurité est renforcée à l’intérieur du campus de Tamda, cela demeurera insuffisant et le problème persistera, notamment à l’extérieur du campus. «Tamda compte plus de 11 700 étudiants, dont près de 85% sont des filles. Ils y a des filières où les cours se prolongent tard dans la journée. Les étudiantes rejoignent la cité avec la peur d’être agressées par des individus suspects qui rodent dans les alentours», dira-t-il, ajoutant : «Des agressions, surtout verbales, sont signalées quasi quotidiennement. Mais d’autres encore plus graves, physiques celles-ci, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’enceinte universitaire, sont aussi signalées». Notre interlocuteur déplorera : «Il y a quelques jours, nous avons été reçus par le délégué à la sécurité de Tizi-Ouzou. Et tout récemment par le chef du cabinet du wali. Mais cela n’a rien donné». M. Bel Abaci poursuivra : «Notre requête de voir installer un poste de police tout près du campus n’a pas été satisfaite. Les autorités de la wilaya affirment que c’est là un problème qui les dépasse» ajoute Bel Abaci. A noter que ce problème d’insécurité soulevé depuis l’ouverture du campus de Tamda en 2008, touche pratiquement toutes les cités universitaires et autres campus de la wilaya. L’université Mouloud Mammeri a d’ailleurs vécu plusieurs mouvement de grèves et autres marches de ses étudiants qui ne cessent de dénoncer l’insécurité qui règne. Une situation qui résulte du fait que des personnes étrangères s’introduisent on ne peut plus facilement dans l’enceinte de l’université semant la panique entre les étudiants et donnant lieu à d’innombrables agressions.

Tassadit. Ch.

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