Accueil Évènement Mai et la Révolution de 1954

Bouira Célébration de la Journée de l’étudiant : Mai et la Révolution de 1954

2796
- PUBLICITÉ -

La célébration de la Journée mondiale de l’étudiant, qui coïncide chaque année avec le 19 mai, a donné lieu à une très riche exposition de livres historiques et de portraits de héros de la Révolution de 54, à une conférence sur le rôle joué par les étudiants algériens dès 56 dans la guerre de libération et à une cérémonie récompensant les meilleurs étudiants de l’UFC qui a organisé ces festivités.

- PUBLICITÉ -

Les organisateurs de cette journée ont décidé d’établir une chronologie des dates marquantes du mois de mai pendant les sept années qu’a duré la guerre de libération et d’en dresser toute une liste. Nous avons retenu celles qui nous ont semblé les plus intéressantes et les plus à même d’éclairer notre perception de l’Histoire. Le 1er mai 55, les travailleurs algériens vivant en France organisaient une manifestation à l’occasion de la Journée mondiale des travailleurs avec pour slogan « L’Algérie aux Algériens ». Le 15 mai de la même année, la France coloniale mobilisait 15 milliards de francs pour soutenir l’effort de guerre et anéantir la Révolution. Le 19 mai 56, les étudiants algériens observent une grève et militent en faveur de la cause algérienne, un militantisme qui conduira la plupart d’entre eux à rejoindre le maquis et à prendre les armes contre l’occupant. Le 3 mai 57, une importante cargaison d’armes en provenance d’Angleterre et d’Allemagne arrivait en Egypte pour être livrée à  nos moudjahidine. Onze jours plus tard (le 14 mai), l’Etat français mobilise 150 milliards de francs au titre de l’effort de guerre contre la Révolution algérienne. Le 17 mai de la même année, en représailles aux deux soldats français tués par les moudjahidine, 65 ouvriers algériens sont exécutés aux Annassers (Les Sources, Alger). Un an plus tard, presque jour pour jour (3 mai 58), le FLN organisait un match à Tunis au profit des déplacés algériens. Le but est triple : venir en aide à cette population déplacée, attirer l’attention de l’ONU sur le caractère criminel de ces déplacements et attirer l’attention de l’opinion internationale sur cette organisation politique et militaire inséparable de la cause qu’elle défendait. Le 15 mai 58, le général De Gaulle accédait au pouvoir. L’arrière-pensée pour ceux qui avaient fait appel à lui est que le terrible scénario de Dien Bien Fu ne se répète pas en Algérie. Mais les événements allaient contraindre l’homme de 58 à décevoir tous les espoirs colonialistes placés en lui. Le 17 mai 59, comme une réplique à cette barbarie, les djounouds de la wilaya III libère 17 prisonniers français. Le 16 mai 1960, El Moudjahid publie un article appelant à l’arrêt des hostilités et au dialogue avec les responsables du FLN. Comme en réponse à l’article de l’auteur de « La nausée et des séquestrés d’Altona », le 15 mai 1961, l’OAS massacraient 56 civiles algériens. Le 1er mai1962, la France procédait, au nord de Tamanrasset, à des essais nucléaires. Le monde a choisi, lui, le 13 mai pour dénoncer la politique gouvernementale face aux horreurs de l’OAS, alors que le 15 mai, cette organisation criminelle récidivait en assassinant des femmes algériennes travaillant chez les familles européennes. 

Un vrai cours d’Histoire

Trois conférenciers se sont relayés pour expliquer la Révolution algérienne depuis 54 à 62, ainsi que le rôle joué par l’Union générale des étudiants algériens dans une salle comble de l’UFC. Cette révolution a eu son point de départ au lendemain de la victoire sur le nazisme à laquelle les Algériens avaient contribué de façon significative. Citant l’historien Harbi, l’un des conférenciers a fait savoir que le nationalisme est né en France, et c’est parce que des promesses d’indépendance ont été faites par la France que le 8 mai 45, des Algériens étaient sortis dans la rue, à Sétif et Kharata, pour rappeler ses promesses non tenues et que la riposte a fait 45 000 victimes parmi les manifestants. Comment dès lors s’arrêter, alors que le sang venait de couler abondamment ? Les initiateurs de cette idée, dont De Gaule qui pensaient que la contestation était définitivement enterrée, allaient avoir la preuve qu’ils se trompaient lourdement sur la mentalité algérienne et son sens du courage et du sacrifice. Le 1er novembre 54, la guerre contre l’occupant était déclarée, entraînant dès le 19 mai 56, l’adhésion d’un grand nombre d’étudiants. Considérant que le rôle de ces jeunes avait d’abord valeur de symbole pour montrer que la Révolution n’est pas le fait d’un groupe de bandits ou d’assassins, comme les propagandistes colonialistes voulaient le faire croire, mais d’hommes mus par un idéal de justice et de liberté déterminés à combattre jusqu’à la mort. Plus tard, ces étudiants allaient fournir à la Révolution les intellectuels qui lui manquaient pour combattre sur un autre front : le renseignement et l’’organisation. Pour le dernier intervenant, qui n’était autre que le secrétaire général de l’organisation des moudjahidine, Abdi Salah, la question qui se pose est : d’où venons-nous et où allons-nous ? La réponse est : de mai 45 à nos jours, le chemin est tout tracé. Les étudiants algériens ont consenti de lourds sacrifices pour acquérir le plus précieux des biens : l’indépendance. Les étudiants avaient adhéré en masse à cette cause. Ceux d’aujourd’hui doivent poursuivre le même combat. Comment ? Par l’acquisition des nouvelles technologies, seul moyen de propulser l’Algérie vers la modernité. En guise de clôture, une petite cérémonie a permis de récompenser les 9 meilleurs étudiants filles et garçons dans la gestion, le droit des affaires et les techniques bancaires. L’ancien directeur, aujourd’hui à la retraite, a également été honoré.        

  Aziz.Bey

- PUBLICITÉ -