L’engagement militaire spectaculaire d’avant-hier, dans la contrée de Boukrem, au fin fond du Nord-ouest de Bouira, avec un bilan provisoire de 25 terroristes abattus, est sans doute le plus important depuis une quinzaine d’années en Kabylie et au centre du pays. L’armée régulière n’a plus affaire, certes, à cette multitude de hordes sanguinaires qu’elle acculait, naguère, dans leurs retranchements de Mizrana, Yakouren, Adekkar, Sidi Ali Bounab, Ghzerwal et juste en face, vers le nord, à Djerrah, sur la route de Lakhdaria ou d’autres massifs de Bouira, en leur faisant goûter d’amères défaites, avec des pertes innombrables, dépassant à chaque fois la vingtaine . Mais elle traque toujours leurs résidus, pratiquement dans les mêmes zones sensibles précitées. N’ayant, cette année encore, accordé aucun répit à ces serriates islamistes irréductibles, les forces combinées de sécurité y ont abattu, au total, pas moins d’une cinquantaine de sanguinaires, si l’on ajoute le bilan de la dernière opération. Celle-ci a été réussie, selon des informations recoupées, grâce à l’exploitation des indices fournis par des terroristes capturés et d’autres repentis, en plus de la mise à profit des renseignements d’agents de liaison des services locaux de sécurité. La participation de brigades militaires de Boumerdès, où pas moins de sept terroristes ont été arrêtés ces derniers mois, lors de cette intervention décisive à Boukrem n’est donc pas fortuite. Chaque contingent de l’ANP s’appuie nécessairement sur le travail du renseignement pour accomplir sa mission. Les forces combinées de sécurité ont pu ainsi, depuis janvier dernier, assurer leur maîtrise sur les différents maquis de la Kabylie. Il y a moins d’un mois, par exemple, cinq terroristes ont été éliminés entre Azazga et Aghribs. Dans la même wilaya de Tizi-Ouzou, où les hordes sanguinaires subissaient d’importantes pertes humaines, les forces combinées de sécurité ont systématiquement démoli pas moins d’une quinzaine de casemates et désamorcé de nombreux engins explosifs. D’autres actions militaires fructueuses ont été menées, dans la même période, à l’Est de Boumerdès, où pas moins de quatre réseaux de l’ex-Gspc ont été démantelés, entre février et début mai 2015, et ce, en plus de la neutralisation d’une dizaine de terroristes et la récupération de leurs armes à feu et autres objets. Le renforcement du dispositif sécuritaire à Bouira, notamment après l’attentat terroriste ayant coûté la vie à deux gendarmes il y a plus de deux mois, non loin du chef-lieu de wilaya, aura permis de localiser les tanières des serriates de la nébuleuse sanguinaire locale. De petits exploits ont été réalisés contre celle-ci, à intervalles réguliers, avant que le coup de grâce ne lui soit administré avant-hier mardi, en fin d’après-midi.
Salim Haddou