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Suite à l’annonce de Madani Mezrag de la création d’un parti politique : Vers une marche le 13 septembre à Batna

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L’annonce de Madani Mezrag, ex-chef terroriste de l’AIS, concernant la création d’un parti politique qui regroupera des ex-militants du FIS et d’autres courants politiques intégristes n’a pas laissé indifférente la coordination des gardes communaux, des GLD et des patriotes mobilisés durant la décennie noire. Ces derniers, dont les représentants se sont réunis avant-hier à Alger, vient de faire appel à une marche qui se tiendra le 13 septembre prochain dans la wilaya de Batna, à l’Est du pays. Pour les initiateurs de cette action, il s’agit là «d’un appel à l’ensemble de la classe politique algérienne, afin de se mobiliser contre le retour de l’intégrisme politique sur la scène nationale». Ainsi et après avoir organisé le 20 août dernier, un grand rassemblement au niveau de la commune de Saharidj, au Nord de la wilaya de Bouira, plusieurs centaines d’éléments de la garde communale et des groupes d’autodéfense, issus de plusieurs wilayas du pays, se sont regroupés pour dénoncer «les apparitions publiques de Madani Mezrag et la liberté dont il jouit, notamment dans l’organisation d’activités politiques publiques». D’après M. Aliouat Lahlou, porte-parole de l’organisation nationale des gardes communaux, la décision de l’organisation d’une marche a été adoptée à l’unanimité par les représentants du mouvement pour la cause des Gardes communaux et la lutte contre le terrorisme, lors de la rencontre de vendredi dernier. «Les délégués des trois mouvements ont décidé de passer directement à l’action et de hausser le ton, afin de mettre une limite définitive aux dérives de ce chef terroriste». D’après notre interlocuteur, l’annonce de la création d’un parti politique représente une violation claire des textes de la loi pour la réconciliation nationale. «L’article 26 de la troisième section de la charte pour la paix et la réconciliation nationale stipule clairement que l’exercice de l’activité politique est interdit, sous quelque forme que ce soit, pour toute personne responsable de l’instrumentalisation de la religion ayant conduit à la tragédie nationale. Il s’agit là donc d’une violation claire et nette des lois de la République, et ce monsieur doit être donc poursuivi en justice». Les délégués du mouvement pour la cause des gardes communaux et la lutte contre le terrorisme, par le biais de leur porte-parole, appellent donc l’ensemble des gardes communaux, les GLD, les patriotes, les hommes politiques et les citoyens à venir prendre part à leur action du 13 septembre dans la capitale des Aurès. Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, M. Nouredine Bedoui, a vite réagi à cette annonce. Ce dernier a affirmé samedi à Alger, que les lois de la République s’appliqueront scrupuleusement concernant cette affaire. «Nous sommes dans un Etat de droit et la République algérienne démocratique et populaire est régie par des lois qui sont appliquées scrupuleusement», a souligné M. Bedoui, lors d’un point de presse au terme de la réunion gouvernement-walis. «On fait état d’intentions mais le ministère de l’Intérieur, qui est une institution officielle, ne fonde pas ses réponses sur de simples intentions, il y a des lois à appliquer», a toutefois précisé le ministre. Il a informé que pour le moment, son département «n’a été destinataire d’aucune demande». Ajoutant que «si tel est le cas, nous répondrons par les voies légales et conformément aux textes de loi». Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), a affirmé lui aussi que Madani Mezrag n’a pas le droit de créer son parti politique, et ce, conformément aux dispositions des textes de la charte pour la réconciliation nationale. «Il n’a pas du tout le droit de créer un parti politique. Le texte interdit à ceux qui ont mené l’Algérie vers la situation qu’elle a traversée durant les années 1990 de revenir à la politique. Ensuite, pour créer un parti politique, il faut un agrément préalable. Si l’agrément n’est pas délivré par le ministère de l’Intérieur, le parti ne peut pas exister», dira ce dernier. En vertu de la loi portant charte pour la paix et la réconciliation nationale initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et plébiscitée par le peuple en 2005, les personnes impliquées dans la tragédie nationale sont interdites de toute activité politique, rappelle-t-on.

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O. K.

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