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Bouira Expulsée en plein hiver de son domicile sur une décision de justice : Une famille dans la rue

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En cette semaine pluvieuse et froide, la famille Hidra, habitant à 14 rue Ben-Badis au centre-ville de Bouira, se retrouve dans la rue suite à son expulsion, dimanche dernier, en présence d'un huissier, venu appliquer une décision du tribunal.

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L’expulsion s’est faite sous les yeux d’une dizaine de personnes dont des voisins qui ont assisté impuissants, à cette scène. Cette famille vit depuis trois jours dans la rue, après son expulsion du logement qu’elle occupait depuis 40 ans, selon les déclarations des membres de cette famille. En effet, composée de neuf membres dont le benjamin souffrant de l’anémie, la famille Hidra endure le calvaire en silence depuis dimanche dernier. Sur les lieux, le spectacle navrant auquel nous avons assisté à quelques encablures du siège de l’APC de Bouira, était affligeant. Un des membres de cette famille, rencontré sur place devant la porte de leur maison fermée avec une chaîne métallique et un cadenas, nous a conduits à l’intérieur du Haouch collectif où un décor des plus désolants s’offrait aux yeux. Toutes les affaires de la famille étaient éparpillées : le réfrigérateur, la table à manger et le lit y étaient entreposés à même le sol. Les parents chagrinés nous ont montré la copie de la décision de l’expulsion. «Un huissier de justice assisté des forces de sécurité était là le 22 novembre pour exécuter une décision de justice après l’épuisement de toutes les voies». Le jeune homme, marié et père de deux enfants, quittance à la main, nous dira: «Nous avons au moins 06 dossiers de logements à la daïra, seul notre père a bénéficié dernièrement d’un F3 qui ne peut contenir les 11 membres de notre famille, mais en attendant, le plus pénible c’est que mes deux enfants sont en période de devoir. Il faut stopper les expulsions en hiver, car elles causent trop de dégâts surtout pour les pauvres enfants en bas âge et ceux scolarisés. Or, par cette réflexion, nous ne contestons pas la justice et sa décision, car chacun a le droit de récupérer son bien mais pourquoi ne pas voter une loi interdisant les expulsions en hiver. Ma sœur est malade et ma femme est enceinte, et j’ai bien peur qu’elle ne perde le bébé dans ce froid glacial !». Le plus jeune des frères de la famille Hidra, étudiant de son état, affirme avoir contacté les services de l’APC et de la daïra de Bouira après l’expulsion, mais en vain. Selon lui, ces responsables n’avaient rien proposé pour héberger, même provisoirement, cette famille. «Ils m’ont dit seulement qu’ils se sont solidarisés avec nous, mais ils n’avaient rien à nous offrir, ils nous ont tout simplement abandonnés. Aujourd’hui, nous n’avons plus où aller et aucun responsable n’a daigné intervenir pour nous sauver de ce cauchemar !», explique notre interlocuteur. Dans leur requête, les membres de la famille Hidra interpellent le wali de Bouira, «seul habilité à nous sortir de cette situation» écrivent-ils.

O. K.

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