Imbroglio autour d’une assiette de terrain

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Les résidents du quartier «Hai Ethaoura», du centre-ville de Bouira, sont revenus à la charge, hier matin, en organisant un rassemblement de protestation au niveau de leur quartier, afin de dénoncer la récupération des assiettes de terrain de leur quartier par l’agence foncière de la wilaya. Une récupération que les protestataires jugent «illégales», puisqu’elles sont initialement destinées pour la réalisation d’espaces verts, d’aires de jeux et de stationnement au profit des résidents. En effet, ils étaient plusieurs dizaines de résidents du quartier «Hai Ethaoura» à prendre part à un rassemblement de protestation au niveau de leur quartier. Sur les banderoles accrochées par les protestataires, l’on pouvait lire, entre autres, «Nous réclamons une commission d’enquête ministérielle», «Non à la mafia du foncier». Les citoyens contestataires affirment que l’action de rue était pour eux le dernier recours, après que toutes leurs tentatives pour empêcher la récupération des terrains ont été échouées. «Nous n’avions aucun autres choix que celui de sortir dans la rue. Toutes nos lettres et doléances sont restées, depuis plusieurs années, lettres mortes aux bureaux des responsables de notre wilaya», dira l’un des protestataires, avant d’ajouter : «Le premier magistrat doit intervenir immédiatement, car c’est le seul habilité à sauver notre quartier de la mafia du foncier qui règne sur Bouira depuis plusieurs années». Les habitants affirment, par ailleurs, que l’agence foncière de la wilaya prévoit la réalisation d’un centre commercial ainsi que des logements promotionnels au niveau de ce site. Selon eux, ces bâtisses vont bloquer les accès au quartier. «Ils veulent nous mettre dans un véritable ghetto. Nous n’aurons même pas le droit à la lumière du jour, sans parler des places de stationnement ou de jeux pour nos enfants», tonne un autre contestataire. Les habitants protestataires assurent également que leur quartier manque de plusieurs commodités nécessaires, à l’image d’une école primaire, d’une salle de soins ou d’un stade combiné. Ils réclament, dans le même sillage, l’exploitation des assiettes de terrains libres pour la réalisation de projets d’intérêts publics. «Nous sommes prêts à céder ces terrains pour la réalisation de projets d’intérêts publics. Des projets qui vont sortir notre quartier de son isolement et de son retard de développement», affirment-ils. Contacté par nos soins pour voir sa version des faits, le directeur de l’agence foncière de la wilaya, M. Mensouri Ali, a nié en bloc les accusations des résidents protestataires, tout en affirmant qu’il s’agit d’une opération tout à fait légale et qui s’inscrit dans le cadre du plan de gestion du foncier de la commune de Bouira. «L’assiette en question a été récupérée après le déplacement de la ligne électrique moyenne tension, qui traversait le quartier. L’agence foncière a entièrement financé ce déplacement avec un fond de près de 07 Milliards de centimes. Nous avions alors entamé une étude pour la promotion de cette assiette vierge, où aucun arbre n’a été planté depuis 30 ans ! On se demande ou sont donc ces espaces verts ?», assure notre interlocuteur, d’après lequel les projets de promotion seront réalisés par l’agence foncière de la wilaya et pas par des promoteurs privés. «L’agence foncière agit dans le cadre des lois et nous n’avons vendu aucun terrain ou encore offert des promotions. Les projets qui seront réalisés sont des projets d’utilités publiques et bénéficieront aux caisses de l’État. L’agence foncière s’est engagée à respecter tous les aspects techniques et environnementaux dans ces réalisations, toutes approuvées d’ailleurs par les directions de la wilaya». Répondant aux accusations des protestataires, notamment celles «de la mafia du foncier» qui veut s’accaparer ces terrains, le même responsable n’a eu qu’à se défendre, tout en affirmant que «de grandes superficies sont régulièrement squattées par certains habitants, des trottoirs et des espaces verts notamment, je me demande alors où est la mafia du foncier ?», conclut ce dernier.

O. K

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