Le nucléaire en débat à Amizour

Partager

La semaine scientifique d’Amizour s’est achevée, jeudi dernier, après cinq jours de manifestations, plus intéressantes les unes que les autres.

Dès dimanche dernier, le centre culturel Malek Bouguermouh a ouvert ses portes pour accueillir une série de conférences sur divers thèmes choisis pour toucher un maximum de personnes. C’est ainsi que le premier jour fut consacré au thème de la santé avec des conférences données par des médecins venus du CHU de Béjaïa, de l’hôpital d’Amizour et d’El Kseur. Les thèmes abordés concernaient les accidents domestiques chez l’enfant, le diabète et le cancer. Ainsi, la prise en charge du diabète et la prévention du cancer ont suscité un intérêt certain de la part de l’auditoire. Les communications du Professeur Ahmane, des Dr Bennani, Chaffaï, entre autres, ont suscité l’intérêt du public partiellement composé d’étudiants du secteur du paramédical. Le deuxième jour a été consacré à l’environnement. Ce sont les responsables du parc national du Gouraya qui ont présenté une communication très intéressante, puisqu’elle a permis aux participants de découvrir la richesse florale et faunistique de la région, et d’apprendre que le PNG travaille sans cesse à la préservation de l’environnement de Béjaïa sur une superficie dépassant les deux mille hectares. Cette dernière est appelée à s’étendre à l’avenir, et il y aura également la création d’un autre parc qui sera situé dans l’Akfadou. Le PNG a également organisé une très belle exposition dans le hall du centre culturel.

Extension de la ville

Lors du troisième jour, ce fut au tour d’Aida Hammache, architecte au service d’urbanisme de la commune d’Amizour, de présenter un projet sur lequel elle a travaillé ces derniers mois. Il s’agit de l’éventuelle extension de la ville d’Amizour en direction du nouveau pôle universitaire. Le maire de la commune, présent lors de cette conférence, est aussi intervenu pour expliquer à l’assistance que cette extension devrait être anticipée et prise en charge. À défaut, elle se fera dans l’anarchie, ouvrant ainsi la porte à toutes sortes de problèmes sociaux, tels que la violence, la drogue, la prostitution, etc. C’est ainsi que l’architecte a montré au public ce que pourrait devenir Amizour dans les prochaines années, pourvue que les autorités en prennent conscience et encouragent cette initiative en évitant surtout de mettre des embûches aux projets de développement local envisagés par l’APC.

Soleil et nucléaire

Autre jour et autre thématique en ce mercredi, deux sujets étaient à l’honneur. Mabrouk Mebarki a présenté une communication qui a beaucoup intéressé le public autour du thème de l’énergie solaire et l’utilisation des panneaux solaires. Il a surtout mis l’accent sur l’autonomie énergétique que procure cette technologie, mettant l’utilisateur à l’abri des besoins en électricité pour plusieurs années. Sa communication a été suivie de celle du Professeur Malek Kacimi, expert international en sûreté nucléaire. Il a expliqué devant une foule nombreuse le fonctionnement d’une centrale nucléaire, et a répondu aux questions du public sur une foule de questions. Tchernobyl, Fukushima et Reggane, n’ont pas de secrets pour lui. Le nucléaire présente beaucoup d’avantages mais comporte des risques qu’il faut prendre en charge. Les accidents dans ce domaine ont fait de grands ravages, et il convient de les prévenir. Ce natif d’Amizour ne cesse de sillonner le monde pour apporter sa contribution dans le domaine. Europe, Chine, Inde, Japon,… De nombreux pays font appel à son expertise. Il n’a pas omis de raconter son parcours, lui qui a démarré de rien, est devenu professeur dans l’une des technologies les plus complexes. Il revient régulièrement au bercail, n’oubliant pas ses origines et se mettant à la disposition des siens pour leur apporter son expérience avec une modestie ressentie par tous. D’ailleurs, lors de sa communication, il n’a pas oublié de déclarer «je suis fier d’être né à Boukhalfa».

Formation et pédagogie

Enfin, le dernier jour a été consacré à la formation pour sensibiliser les jeunes aux opportunités existantes dans la région. C’est ainsi que le CFPA d’Amizour a déployé depuis plusieurs jours, ses équipes et ses moyens pour informer le public des possibilités de formations qu’il offre, tandis que l’INSIM a présenté ses programmes à Amizour pour la première fois. C’est ainsi que les formations en management, en marketing, en informatique et autres domaines de gestion, ont été présentées aux jeunes venus se renseigner. L’autre exposant, également présent pour la première fois dans cette commune, fut le centre de formations maritimes de Béjaïa, lequel est venu exposer ses programmes à une population surprise, qui a découvert avec étonnement l’existence de cette école, et les possibilités de formation qu’elle offre. Les métiers de la mer sont fort nombreux et ils offrent des débouchées intéressantes. Rappelons que cette semaine a été organisée en préparation des journées méditerranéennes d’Amizour, Amimed, qui devraient se tenir au printemps prochain. Amizour, depuis la fin de l’année dernière, organise ainsi des semaines culturelles et scientifiques. En parallèle avec les conférences, de nombreuses expositions ont lieu pour le bonheur des visiteurs. Cette semaine, le public a eu droit à la présence d’associations de lutte contre le cancer et le diabète pour assurer une information plus riche et plus complète. L’association de prévention contre le cancer a organisé une journée de dépistage du diabète et du HTA. Près de deux cents glucomètres ont été distribués gratuitement aux visiteurs qui ont eu droit à l’accueil nécessaire et aux conseils des bénévoles venus nombreux pour cette occasion. Le changement des mentalités prend du temps, et Amizour, petit à petit, instaure de nouvelles habitudes dans la commune, avec les moyens de bord. Il faudrait que les associations locales commencent à prendre le relais pour étendre ces activités vers les villages de la région qui sont fort nombreux.

N. Si Yani

Partager