Les étudiants ne décolèrent pas

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À l’appel du collectif des étudiants libres, plusieurs dizaines d’étudiants issus de plusieurs facultés et départements de l’université «Akli Mohand Oulhadj» de Bouira, ont organisé dans la matinée d’hier, un rassemblement devant le siège du rectorat, situé au premier campus. Cette nouvelle action de protestation a été suivie d’une grève générale qui a paralysé les deux campus de l’université. Lors de la prise de parole, les représentants des étudiants ont assuré que le mouvement de protestation déclenché le 22 Avril dernier est maintenu, et ce, jusqu’à la satisfaction par l’administration de l’ensemble des revendications qu’ils ont soulevées. Pour les étudiants protestataires, le limogeage, jeudi dernier, du coordinateur de sécurité n’est «qu’une autre tentative du rectorat pour calmer la situation et pour désengager les étudiants de l’université qui luttent pour l’amélioration de leurs conditions de scolarisation». Dans leur plate-forme de revendications, les étudiants réclament la radiation immédiate et définitive du coordinateur de sécurité et aussi la redéfinition des tâches réelles des agents de sécurité au sein de l’université. La garantie des libertés individuelles et collectives des étudiants (liberté d’expression et d’organisation des étudiants) ainsi que la prise des mesures concrètes pour mettre fin aux agissements et dépassements dangereux de la part des organisations satellites, figurent parmi leurs exigences. D’autres intervenants ont tenu à dénoncer ce qu’ils ont qualifié «d’intimidations et de menaces à l’encontre des syndicalistes du collectif des étudiants libres». Ces derniers ont ouvertement accusé les leadeurs des organisations estudiantines qui sont, selon-eux, premiers responsables du pourrissement de la situation et des affrontements qu’a connue l’université de Bouira, la semaine dernière. «Les organisations satellites présentes dans notre université n’ont d’autres objectifs que celui de détourner les luttes des étudiants. Ils sont responsable de la dégradation de notre situation, et n’ont jamais accompagné ou défendu les étudiants. Pire encore, ils ont essayé à maintes reprises, de casser les soulèvements pacifiques des étudiants et soutiennent ouvertement les responsables. C’est pour cela que nous réclamons, aujourd’hui, la dissolution de l’ensemble de ces organisations et la reconnaissance officielle des comités autonomes des étudiants, comme unique interlocuteur de l’université. La plus grande preuve de la légitimité de notre cadre et de nos revendications, est cette mobilisation, la plus importante qu’a connue l’université de Bouira depuis son ouverture», dira un autre intervenant. Inquiétés par la forte mobilisation des étudiants, les membres de plusieurs organisations satellites, présents sur place, ont tenté par divers moyens, de perturber le bon déroulement du rassemblement. La vigilance des étudiants protestataires a fait éviter un nouveau débordement et les étudiants perturbateurs ont été vite repérés et chassés du lieu du rassemblement. Dans leur déclaration, les étudiants ont réfuté en bloc les accusations formulées par ces organisations, en affirmant que «la taxation du mouvement estudiantin de séparatistes n’est qu’une tentative désespérée de démobilisation et d’une volonté concrète à mener notre mouvement dans la voie de garage, et ceci, de la part de l’administration et organisations satellites accompagnées par les déclarations de certains médias». Vers la fin de leur rassemblement, les étudiants ont adopté à la majorité le maintien de la grève ouverte et l’occupation du siège du rectorat, et ce, jusqu’à la satisfaction de l’ensemble des revendications qu’ils ont soulevés.

O.K.

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