Imbroglio

Partager

Tôt dans la matinée d’hier, des engins, dépêchés par les services de la mairie de Tala Hamza, ont procédé à la démolition du port sec construit à Aboudaou, à proximité de l’école militaire, par la société Fennec Logistiques dont l’un des actionnaires est le fils du général des corps d’armée Ahmed Bousteila, ex-commandant de la Gendarmerie nationale.

Présents sur les lieux, les représentants de la société réalisatrice de ce port sec et les propriétaires du terrain semblaient étonnés de la prompte exécution de l’arrêté de démolition établi par le président de l’APC de Tala Hamza, alors que l’affaire est toujours pendante au niveau de la justice. C’est du moins ce qu’a affirmé Sofiane Ghezzali, cadre au niveau de la dite société qui était sur les lieux au moment de la démolition. Donnant plus de détails, celui-ci dira que sa société a loué le terrain auprès des propriétaires, pour une durée de dix ans, et a introduit une demande de permis de construire auprès des services de la mairie de Tala Hamza, en août 2014, lesquels ont exigé un mois plus tard, des pièces complémentaires à fournir. Ceci fait, pourtant l’autorisation de construction n’a pas été délivrée. Ayant patienté près d’un semestre, rajoutera notre interlocuteur, la société a décidé d’entamer les travaux, en février 2015, en présence d’un huissier de justice car, selon la réglementation en vigueur, soulignera ce dernier, toute demande n’ayant pas reçu de suite, après un délai d’un mois et demi, est considérée comme accordée. Réagissant à cette construction considérée comme illicite, l’édile communal saisit la justice et celle-ci condamne la société à deux amendes d’une valeur globale de quinze millions de centimes, selon le jugement que tiendra à nous présenter notre interlocuteur. Bien entendu, Fennec Logistique fait appel et l’affaire devait passer au début du mois de juin à la cour de Béjaïa, soulignera Sofiane Ghezzali. «Étant donné que l’affaire est toujours pendante au niveau de la justice, aucune exécution d’un arrêté quelconque ni même du jugement de la chambre administrative ne peut se faire. Donc, par conséquent, nous considérons cela comme de une ‘hogra’ et nous allons intenter une action en justice contre le maire de Tala Hamza pour destruction de biens d’autrui et exiger des dédommagements, d’autant plus que ceci a pénalisé la région des 300 postes d’emploi prévus avec le lancement de ce projet», lancera-t-il en conclusion. Pour avoir la version des deux parties, nous avons tenté d’entrer en contact, en téléphonant par trois fois au maire de Tala Hamza mais en vain. Celui-ci n’a pas décroché par deux fois et a coupé à la troisième tentative. Mais que cache cette affaire du port sec d’Aboudaou ?

A. Gana

Partager