«Un journaliste, ça coûte beaucoup… moins cher qu’un journal»

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Ce 03 mai, Lbachir La Besace est, pour la première fois, en mode «pas bouge». Pas de dicta 4G à dégainer, pas de numérique en embuscade, pas de calepin à «scooper»…

Rien de tout cela. Il faut dire qu’il n’avait pas trop le choix face à une Sadiya n L’Euro déterminée à l’immobiliser, quitte à lui imposer une camisole de force, le temps que At Rgad se recueille dans la sérénité devant la mémoire de tous ces journalistes qui avaient fait du… journalisme. Ces journalistes qui avaient réussi la fabuleuse parenthèse de l’histoire récente de la presse algérienne en s’attelant, au quotidien, à boucler un journal qui soit un tant soi peu la conscience d’une nation, comme aime Albert Camus à définir un canard. De Djaout à Mekbel en passant par Djaad, tous sont rappelés à la souvenance d’At Rgad avec respect et reconnaissance.

La Besace trouve le cérémonial trop long. Il s’énerve, des gouttelettes de sueurs lui parcourent les joues. Da Militant s’en rend compte.

– Tout va bien Lbachir ?

– Il est en manque, estime Kaci l’Angoisse

– Comment ça ?

– On appelle cela «la névrose du scoop»

Kaci l’Angoisse avait tout compris. Il cerne et comprend mieux les choses depuis qu’il est tombé amoureux du livre. «Cette «névrose», explique toujours Kaci, est déclenchée par l’immobilisme de notre Lbachir face une semaine émaillée d’événements à perdre le nord à la Une». Pour commencer, le retour sonore de l’Instrument à percussion surfant, avec un siècle de retard, sur le tweet de Valls. Ensuite, la course effrénée de Chakib La Baraka et sa visite annoncée à At Rgad chez «Llawliya ssalhin» qui, comme la lessive de Coluche, lave plus blanc que blanc. Il y a aussi cette histoire du rachat d’El Khabar par une filiale du groupe Cevital. L’opération purement commerciale impliquera curieusement le ministre de la Communication et, qui plus est, un 03 Mai.

– Vous savez quoi ?, lâche Kaci l’Angoisse en pensant à ce feuilleton «Grine contre Rebrab».

– Quoi donc kaci ? lui répond le vieux Dezdeg

– Je pense à une chose intelligente qu’avait dite Bernard Tapie

– Toi, depuis que tu t’es mis à lire… C’est quoi cette chose intelligente ?

– Tapie a dit : «pourquoi acheter un journal quand on peut acheter un journaliste ?»

– Et alors ?

– C’est un conseil que je donne à Rebrab. C’est tout bénéf pour lui : un journaliste ça coûte beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher qu’un Journal. Ça coûte aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup moins cher qu’un ministre qui n’a pas conscience de l’être.

T.O.A

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