Un mausolée pour El Mokrani

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Le village historique d'El Kelaâ (25 kms du chef-lieu Ighil Ali) a été, durant la journée d’avant-hier jeudi, sous les feux de la rampe, et ce, à l'occasion de la commémoration du 145e anniversaire de la mort de Cheikh El Hadj M'hamed El Mokrani, tombé au champ d'honneur le 5 mai 1871 durant l'insurrection populaire contre l'occupant français.

L’événement a été rehaussé par la présence du wali de Béjaïa, M.Ould Salah Zitouni, des walis des wilayas, respectivement, de Bordj Bou Arréridj et de Bouira, des élus de l’APW de Béjaïa, en sus des personnalités historiques à l’instar de Ali Haroun, des autorités locales et des dizaines de citoyens venus rendre hommage à El Mokrani. Toutefois, au delà des activités qui ont jalonné cette journée de recueillement, il y a lieu de retenir un point très important, et qui a trait à la pose de la première pierre, effectuée par les soins du wali de Béjaïa, consistant en la réalisation d’un mausolée à la mémoire d’El Mokrani. Le mausolée en question sera érigé juste à l’entrée du village à quelques mètres seulement du cimetière des martyrs du village. La délégation officielle accompagnée d’une foule de citoyens, s’est dirigée ensuite vers la sépulture du Bachagha El Mokrani pour déposer une gerbe de fleurs et se recueillir à la mémoire du chef de la résistance de insurrection de 1871. Sur le site, un aperçu sur la vie de ce chef hors-pair a été donné par l’historien Djamel Oussadik, lequel servira de guide pour la délégation à travers les points visités dans le village, notamment la mosquée Oussahnoun. Le même Oussedik animera, dans la foulée, une conférence sur l’insurrection de 1871 à l’école coranique inaugurée par Ben Badis lui-même. Dans cette même école, il y avait aussi des expositions, et surtout… des retrouvailles entre les anciens habitants du village partis vivre sous d’autres cieux durant la guerre de libération, à cause du bombardement du village par les forces coloniales. D’ailleurs, El Kelaâ porte encore les stigmates des bombardements sauvages des soldats français, avec des vestiges en lambeaux demeurés là comme témoins d’une époque sanglante, qui n’a pas épargné les habitants de ce valeureux village martyrisé d’El Kelaâ, qui fut la capitale du mythique royaume des Ath Abbas.

Syphax Y.

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