«105 insurrections de 1871 à Mai 1945»

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L’association des enfants de Moudjahidine de la wilaya de Tizi-Ouzou a organisé, dans la matinée d’avant-hier une rencontre-débat, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, autour des évènements de Mai 1945.

L’assistance, peu nombreuse, a tout de même suivi, avec attention, l’intervention du SG de l’organisation des moudjahidine, en l’occurrence M. Ouali Aït Ahmed. Au cours de son intervention, qu’il scinda en plusieurs volets, l’insurrection de 1871 de Cheikh Aheddad et d’El Mokrani a été développée : «Tant que c’est une région qui se révolte, la France n’aura aucun souci (des propos tenus par un général français). Et en 1873, la France a mis le paquet pour arabiser les régions berbérophones», dira le conférencier qui précisera qu’il y a eu pas moins de 105 insurrections de 1871 à Mai 1945 qui fut le théâtre d’un véritable carnage : 45 000 morts, des milliers de blessés et autant de déportés.

Le conférencier insista sur le mouvement en profondeur fait par les nationalistes, avec la naissance, en 1926, de l’Etoile Nord Africaine (ENA) et sa jonction avec le PPA et le MTLD. Pour le conférencier, «la création du MNA, à peine deux mois après les décisions des organisations de se réunir autour du FLN, a été planifiée par la France pour diviser les rangs au sein du FLN». Et la suite est connue de tous les Algériens, notamment les émigrés adhérents du FLN au sein de la Fédération de France. Ainsi, les évènements du 8 Mai 1945 furent un déclic pour la poursuite du combat libérateur de Novembre 1954. Quelques mois auparavant, le 23 Mai 1954, dira le conférencier, il y a eu des ordres et des contre-ordres pour le déclenchement de la lutte armée. Un attentat contre le Caïd de Tigzirt eut lieu.

Le groupe de maquisards chargé de l’opération a été reçu et hébergé par Si Mohand Mazouzi qui fut arrêté et incarcéré durant de très longues années. L’autre volet abordé est la langue amazighe : «Elle doit être enseignée obligatoirement dans tous les établissements scolaires sur tout le territoire national. Et elle devra être étendue à tout le territoire de Tamazgha et avec le même statut que la langue arabe, si la volonté politique est de consolider l’unité nationale». Le conférencier se dira aussi pour «une fédération de Tamazgha, car nos ancêtres millénaires d’Afrique, du Nord jusqu’au Siwa d’Egypte et une partie des pays d’Afrique, sont d’origine amazighe revendiquée aujourd’hui». Il est à noter qu’à l’ouverture de la conférence, le président de l’association, M. Rabah Mouloudj, et deux membres du bureau, dont Hamid Malki, ont insisté sur l’unité nationale et le développement de la région.

Arous Touil

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