Accueil Évènement “Pas de Kabylie sans l’Algérie”

Amara Benyounès hier en meeting à la salle El Mouggar à Alger : “Pas de Kabylie sans l’Algérie”

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Lors d’un meeting animé hier à Alger, le sectaire général du MPA, Amara Benyounès, a dénoncé la campagne de dénigrement menée par certains contre les artistes kabyles Idir et Aït Menguellet.

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Le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a réagi à la polémique soulevée sur la Toile par la présence de quelques vedettes de la chanson kabyle, dont notamment Idir et Aït Menguellet, à une cérémonie officielle clôturant une caravane de destruction de divers supports audiovisuels piratés, organisée lundi dernier par l’Office national des droits d’auteurs (ONDA) et présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Lors de ce meeting populaire organisé hier matin, à la salle El Mougar à Alger, Amara Benyounès n’a pas raté l’occasion pour réagir face à cette fâcheuse polémique suscitée par certains milieux, notamment en Kabylie, à propos de la participation de ces vedettes de la chanson kabyle, à ladite cérémoniel. Pour le patron du MPA qui n’a pas caché son admiration pour les deux artistes visés, cette campagne d’insultes contre Idir et Aït Menguellet émanant de ceux qu’il qualifie de «militants de Facebook» à travers les réseaux sociaux, est tout simplement motivée par le fait que les artistes ciblés sont contre «la répartition» du pays. «Certains militants de Facebook ont insulté de façons incroyables, nos artistes notamment Idir et Aït Menguellet pour la simple raison que ces derniers ont participé à une cérémonie officielle qui concerne pourtant un sujet lié aux droits des artistes. On ne l’accepte pas», lance Amara Benyounès à l’adresse d’une salle archicomble en signe de soutien aux artistes ciblés, avant d’enchaîner : «Pourquoi les ont-ils insultés ? Parce qu’ils sont contre la séparation de la Kabylie de l’Algérie».

Connu pour ses positions franches ainsi que de celles de son parti sur l’intégrité territoriale du pays, Amara Benyounès a martelé encore une fois dans son discours d’hier son attachement à l’Algérie : «Il n’y a pas de Kabylie sans l’Algérie et il n’y aura pas d’Algérie sans la Kabylie», lance-t-il sous les applaudissements nourris de la salle pleine comme un oeuf. Dans ce même meeting, qui intervient à une période marquée par de brûlantes questions d’ordre politiques et économiques, notamment celles liées à l’affaire El Khabar et le retour de Chakib Khalil au pays mais aussi celles relatives à la situation financière du pays, le premier responsable du MPA a affirmé ne pas vouloir intervenir sur certains sujets qui sont traités par la justice, à l’instar de l’affaire El Khabar. «Je vous dis en toute sincérité. On m’a posé la question sur Amar Ghoul en 2012, on m’a posé la question sur Chakib Khalil en 2013, on m’a posé la question sur Panama Papers, on m’a posé la question sur El Khabar. J’ai toujours dit que c’est la justice qui doit trancher… Personnellement, je n’ai pas à intervenir dans ces débats…», lance-t-il à l’adresse de l’assistance.

Dans son discours, Amara Benyounès a affirmé également que «la consécration de la démocratie est la seule immunité contre les dangers qui guettent l’Algérie», tout en précisant que «la démocratie ne peut se pratiquer sans l’existence d’une opposition forte pour réaliser l’équilibre politique». Le président du MPA a déploré dans ce sens l’absence d’une véritable opposition en Algérie. Selon l’intervenant, «le seul point commun entre les opposants c’est le départ du Président Bouteflika», ajoutant que ces derniers «doivent être conscients que le président de la République a accédé au pouvoir à l’issue d’élections et qu’il demeurera à son poste jusqu’à 2019». Le SG du MPA a évoqué la situation sécuritaire dans le pays qu’il a qualifiée de «situation exceptionnelle dans toute la région», saluant par la même occasion les efforts déployés par les forces de la sécurité nationale pour assurer la protection du pays. «Le peuple algérien refuse de tomber à nouveau dans la spirale de la violence, tout comme il refuse de revenir aux années d’avant 1990 qui ont induit une situation d‘instabilité qui a duré dix ans», a expliqué M. Benyounès.

Selon le premier responsable du MPA, la revendication des droits de manière démocratique est une chose légitime à condition d’éviter les dérapages, condamnant par la même occasion la politique de deux poids deux mesures à laquelle recourent certaines parties lorsqu’il s’agit de l’Algérie. «En dépit des protestations relevées en France en raison de la situation socio-économique, personne n’a parlé de printemps français, mais quant il s’agit de protestations de la population de In Salah il y a deux ans, pour contester l’extraction du gaz de Schiste, des voix s’élèvent pour parler de chute de l’État et du système», a relevé M. Benyounès à ce sujet. Concernant la situation économique, le SG du MPA a plaidé pour des réformes profondes pour faire face à la chute des prix du pétrole et au recul des recettes de plus de 70%, selon les déclarations de responsables. M. Benyounès a fait savoir que sa formation politique attend que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, annonce les détails du nouveau modèle économique pour exprimer sa position à ce sujet.

Yacine Mellal

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