«Le barrage Koudiat Acerdoune peut résister à des séismes extrêmes !»

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Le directeur général de l'Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), M. Arezki Beraki, et le Directeur général du CRAAG, M. Abdelkrim Yellis, ont effectué, hier, une visite de travail et d'inspection au niveau du barrage de Koudiat Acerdoune relevant de la commune de Mâala, au nord du chef-lieu de la wilaya de Bouira.

Cette visite intervient dans un contexte particulier, caractérisé notamment par un enchaînement sans précédent de secousses telluriques dont l’épicentre est localisé à quelques 10 kilomètres du site du barrage, au niveau de la localité de Mihoub dans la wilaya de Médéa. La proximité du barrage de la zone sismique soulève, depuis plusieurs semaines déjà la crainte des populations des deux wilayas. Une crainte particulièrement alimentée par des rumeurs infondées et des informations qui circulent via les réseaux sociaux, faisant état de l’apparition de fissures au niveau de la digue du barrage ou encore que ce dernier serait la cause de ces tremblements à répétition. Cette visite était une occasion pour les deux responsables et pour le bureau d’étude Français « Coyne et Bellier », chargé de la réalisation du projet, dont un représentant était dépêché sur les lieux, pour apporter un démenti catégorique à ces informations et aussi pour apporter les preuves scientifiques. Ainsi et pour M. Bernard Tardieu, expert international du bureau d’étude en charge du projet, des études et des expertises scientifiques ont été réalisées avant même la réalisation du barrage. « Le barrage Koudiat Acerdoune est situé dans une zone sismique avec une géologie difficile. Pour ce faire, nous avons investi dès 2000 dans les recherches et les études du sol, pour la réalisation et le confortement de la structure du barrage, la digue notamment. Nous avons donc opté pour la réalisation à base de béton compacté au rouleau. Pour sa stabilité la structure de l’ouvrage utilise ainsi la force de l’eau des deux côtés, chose qui va lui permettre de garder sa stabilité. Aujourd’hui, je peux vous rassurer que le barrage est parfaitement conçu pour résister au séisme, même ceux de grande importance et extrême. La preuve, l’ouvrage n’a nullement été touché par le récent séisme, malgré sa force et la proximité de l’épicentre. Même avec la multiplication des séismes, le barrage reste dans le domaine élastique, donc n’y ait pas de crainte le barrage résistera », déclarera-t-il. M. Tardieu a assuré également que le remplissage du barrage n’est pas la cause du séisme. « Le barrage ne peut pas provoquer un mouvement du sol, même durant les années où le taux de remplissage a atteint les 98%. Nous n’avons enregistré aucune secousse. Le barrage Koudiat Acerdoune ne peut, en aucun cas, provoqué un séisme », a-t-il conclu. Pour sa part, M. Yellis, directeur générale du CRAAG, a affirmé que le dernier tremblement de terre s’inscrit dans le cadre d’un mouvement de sol normal, qui permet de libérer l’énergie des plaques tectoniques dans la région nord du pays. «Le barrage Koudiat Acerdoune n’a, en effet, aucune relation avec ce phénomène tout à fait naturel», affirmera M. Yellis, en assurant également que des expertises ont été menées sur le barrage. « Les résultats des études sont positifs et rassurants. Au niveau de la nappe du barrage, nous n’avons rien détecté. Idem pour la structure où aucun éboulement ou fissure n’ont été découverts », ajoutera-t-il. L’intervenant a assuré également que plusieurs capteurs et des sismographes ont été installés à travers toute la structure, pour détecter le moindre mouvement de la nappe. La même version a été développée par le DG de l’ANBT, M. Arezki Beraki, qui a tenu à rassurer à propos de la résistance du barrage, tout en rappelant que pas moins de 80 études scientifiques ont été réalisées sur le site, avant même la réalisation du barrage. Pour rappel, le barrage Koudiat Acerdoune, d’une capacité de stockage de 640 millions de m3, est l’un des plus importants en Afrique et alimente en eau potable les populations de 36 communes dans 04 wilayas (Bouira, Tizi-Ouzou, Médéa et M’sila), soit un total de plus de 1,5 million de citoyens. L’ouvrage en question soutient l’alimentation en eau potable de la capitale Alger avec une moyenne annuelle de 1,5 million de m3, via un transfert sur le barrage de Keddara, dans la wilaya de Boumerdès. Il assure aussi l’irrigation de plus de 19 000 ha de terrains agricoles à Bouira et Médéa. Le taux de remplissage actuel du barrage est estimé à près de 76%, soit 500 millions de m3 d’eau, selon les responsables de cette structure.

O. K.

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