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Dr Djadjoua, chirurgien chef de l’unité de chirurgie aux urgences : «Ces drames sont malheureusement quotidiens»

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La Dépêche de Kabylie : Nous constatons ces derniers temps une augmentation relative des accidents de la circulation. Le phénomène touche non seulement les automobilistes, mais aussi les motocyclistes. Pouvez-vous nous faire un état des lieux de ces tragédies au niveau du CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou ?

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Dr Djadjoua : Justement, sur ce dernier point, c’est-à-dire les accidents des motos, pas plus qu’hier, on a reçu, malheureusement, trois victimes. Il s’agit des dénommés A. W., âgé de 23 ans, N. B. âgé de 24 ans et une autre personne âgée de 45 ans non encore identifiée. Et ce ne sont pas des cas isolés car on les reçoit quotidiennement.

Est-ce qu’on peut savoir la tranche d’âge la plus touchée ?

Les accidents touchent toutes les tranches d’âges et aussi les deux sexes. Néanmoins, on constate un phénomène nouveau, ces derniers temps, un nombre élevé d’accidents de motos. Ces augmentations relatives sont dues en général aux excès de vitesse et au manque de protection, notamment le non-port de casque qui engendre des traumatismes crâniens. Mais on peut citer d’autres facteurs communs à tous ces accidents, à savoir les dépassements dangereux, l’excès de vitesse, l’état des routes et des véhicules, les reflexes des conducteurs, entres autres.

Pouvez-vous donner quelques chiffres et les périodes de ces accidents ?

Depuis l’Aïd à ce jour, on a enregistré malheureusement, une dizaine de morts et plus d’une centaine de blessés. Pour les périodes précédentes, je citerai le mois de Ramadhan où des accidents ont été signalés aux heures de pointe. On a constaté trois périodes très sensibles, à savoir un premier pic entre 14h30mn et 15h30m, un deuxième avant la rupture du jeûne et la troisième juste après la rupture. Maintenant, par rapport aux saisons, contrairement aux idées reçues, le nombre de ces accidents est plus élevé en été qu’en hiver. Le mois de juin 2016 reste la période la plus dramatique. De toute façon, une étude globale et chiffrée est en cours avec des étudiants pour plus de données et d’éclaircissement sur ce phénomène.

Comment se fait la prise en charge au niveau des urgences ?

Nous avons mis tous les moyens nécessaires à la disposition des citoyens pour les accueillir dans de bonnes conditions. De bons soigneurs sont au service de la population. Mais des fois et vu la violence de ces accidents, on ne peut que constater les dégâts.

C’est triste comme mot de fin…

Je dirai que l’urgence est signalée et que les gens doivent prendre un peu plus conscience du danger qui les guette sur la route car dans la majeure partie du temps, les causes des accidents de circulation sont dues au facteur humain. Aussi, je n’omettrais pas de rendre hommage aux intervenants du CHU, particulièrement ceux des urgences qui subissent une terrible pression pour répondre à toutes les situations. On ne peut pas aussi ne pas évoquer le travail que fait la direction, à sa tête le Pr Ziri, pour améliorer les conditions de travail et les équipements des différents services.

Entretien réalisé par Hocine Moula.

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