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Virée à l’Est de la Kabylie : Aokas, une beauté à explorer !

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à peine la saison estivale lancée, la côte béjaouie avait commencé à accueillir les estivants venant de différentes régions du pays.

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Et dès qu’on évoque la plage ici à Béjaïa, c’est incontestablement Aokas vers lequel se dresse le regard. Pourquoi ? Les raisons sont multiples et il suffit d’y atterrir pour pouvoir explorer de visu les richesses de cette région balnéaire ainsi que son riche patrimoine immatériel. Situé à trente-cinq kilomètres à l’Est du chef-lieu de la wilaya, Aokas est d’abord un chef-lieu de daïra de 28 000 habitants à laquelle se rattache également la commune de Tizi n’Berber. Cette localité à elle seule, abrite, selon les informations recueillies auprès des citoyens de cette commune, exactement 16 650 âmes représentant le aârch At M’hend, réparties sur une superficie de 2 787 ha. Du côté Nord, Aokas tend vers la mer méditerranée, vers le Sud elle est limitée par Taskriout, du côté Est on trouve Souk El Tenine et vers l’Ouest c’est Tichy. Durant l’occupation coloniale, soit en 1957, Aokas ou Oued Marsa, comme ancienne appellation, est considéré comme commune mixte à laquelle se sont rattachées 52 communes. Ses habitants, à l’instar de tous leurs concitoyens des régions avoisinantes, ont mené une guerre sans merci au colonisateur français. 185 Chahids sont tombés au champ d’honneur, et beaucoup d’autres ont été cruellement torturés. Après l’indépendance, cette région commence à enregistrer l’implantation de beaucoup d’infrastructures et autres équipements à même de faire d’elle une localité touristique par excellence. Outre les hôtels et autres auberges qui permettent d’accueillir les estivants et les visiteurs, Aokas dispose également d’une école supérieure paramédicale, d’une polyclinique et d’un centre de santé. Les jeunes sont véritablement gâtés par l’existence d’un centre sportif de proximité d’une salle de sport, d’une aire de jeu, d’un centre sportif d’athlétisme, d’une salle d’activités de jeunes, d’un centre culturel, d’une bibliothèque et d’une maison de jeunes. C’est dire combien cette frange juvénile constitue le souci majeur des pouvoirs publics. Pour revenir à l’ambiance qui y règne en cette période estivale, il est difficile d’atteindre cette localité pourtant pas loin de la ville des Hammadites, en raison d’un embouteillage monstre à longueur de journée. La présence des services de sécurité toutes forces confondues, à différents endroits procure évidemment la confiance aux estivants mais rend inévitablement la circulation congestionnée, eu égard au nombre inestimable d’automobilistes. Venus de partout, les estivants se donnent à cœur joie dans ce havre de paix où se joint la mer aux monts de Yemma Gouraya. La ville nous accueille à son entrée par un décor majestueux d’une sculpture de deux requins symbolisant sa particularité de par sa gastronomie de fruits de mer. Et là également, deux tunnels vous guident vers l’entrée de la ville où les découvertes laissent pantois le visiteur. Ce sont les grottes merveilleuses qui attirent le plus de monde. Une chaîne interminable se forme dès la matinée, hommes, femmes et enfants se bousculent pour se frayer un chemin et découvrir ce trésor non encore exploité à bon escient.

Des grottes mythiques

Gérées par la commune, ces grottes cachent bien des secrets et peuvent servir pour des recherches scientifiques de haut niveau. Une fois à l’intérieur de cet endroit, nous avons décliné notre identité et l’objet de notre visite pour que deux jeunes guides, Habib et Wissam, nous accompagnent pour nous expliquer les différents phénomènes tant scientifiques que mythiques de ces grottes. Avant l’entame de la visite des lieux, Habib nous déclare : «cet endroit a été découvert juste après l’indépendance par une société mixte franco-italienne chargée de la réalisation de ce tunnel. Néanmoins, l’importance des lieux n’avait pas suscité un quelconque intérêt auprès de ces gens. Donc, c’est un non évènement pour eux. Il fallait attendre l’an 1982 pour que les responsables locaux s’intéressent à ces lieux qu’ils ont explorés pour que, deux ans plus tard, une ouverture officielle de cette grotte soit concrétisée». Puis, nous avons arpenté le passage très étroit de ce lieu à la découverte des secrets. Une fois au salon, Wissam nous fait découvrir les différentes formes représentant des troncs d’arbre, un faucon, un aigle et beaucoup d’autres silhouettes. Selon ses propos, «ces configurations sont le produit de la stalagmite qui donne des formes qui montent. Et en haut, de la stalactite qui présente des formes de neige. En versant quotidiennement des gouttes sur une durée allant de 65 à 135 millions d’années, cela a contribué à la formation de tout ce que vous constatez. Un autre phénomène appelé stalagmite forme, grâce à ses fistuleuses très fines, des colonnes stalagmitiques caractérisées par la jonction de ces deux phénomènes, à savoir la calcite et la stalagmite, pour donner «naissance» à un tronc long de cinq mètres environ». Toujours dans cet endroit couvert, il nous a été donné de voir des couleurs différentes de ces statues. Sur ce, nos guides nous apprennent que «le blanc est la couleur originelle de la calcite, le rouge brique n’est que le dioxyde de fer alors que le noir est la couleur d’araignée provoquée par la pollution et le toucher de ces objets par les visiteurs». Après ce petit aperçu scientifique, nos accompagnateurs nous invitent à découvrir le côté mythique. Et c’est le lac des vœux que nous avons atteint pour découvrir que son fond est recouvert de pièces de monnaie. «Les visiteurs, nous dit-on, jettent des pièces dans l’espoir de voir leurs vœux exaucés», nous fera-t-on savoir. Mais en réalité dès les premières années de l’ouverture de cette grotte, ce sont les guides qui récupéraient ces pièces, car ils étaient des bénévoles. À quelques pas plus loin, nous découvrons l’inimaginable : une tente d’une famille terguie, où une femme roulait du couscous, le mari accroupi, donnant le sentiment de quelqu’un d’agité une vieille assise à côté de lui et le vieux à l’extérieur, refusant ainsi de se joindre à la famille. Selon Wissam, «le vieux a refusé à son fils de prendre comme épouse une fille étrangère alors que le jeune homme tient tête et refuse d’obtempérer aux ordres du chef de famille». Et pour étayer ses dires, notre guide nous montre à quelques pas plus loin, une pièce montée et les deux maris. Seulement, par malédiction, le mari s’est vu couper la tête par un crocodile et la statue est bel et bien visible au dessus des deux époux. Avant de quitter les lieux, la sympathique Wissam nous guide vers un autre endroit, où elle nous montre un roc en forme de bûche recouverte de miel. «Ici, ironisera-t-elle, nous ne pouvons pas goûter car un caniche la surveille de très près». Exactement, une forme ressemblant à un chiot est collée à ce gâteau et la niche se trouve juste à côté. Mais d’où vient le miel ? Wissam nous montre une autre forme symbolisant une vraie ruche. Ce qui est regrettable dans tout ce trésor est qu’il n’est pas classé patrimoine national et que nos guides nous apprennent que durant cette période, une moyenne de mille visiteurs est enregistrée quotidiennement. En quittant les lieux, nous nous sommes rendus plus loin où des campings sont pleins à craquer. Quant aux autres plages, des indélicats «parkingueurs» profitent de la situation pour exiger la somme de deux cents dinars pour le stationnement. Une somme dont les automobilistes s’acquittent sans négocier pour éviter toute mêlée allant dans le sens de leur «gâcher» le séjour.

Smail M.

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