L’ENIEM sous tension

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Dans une conjoncture économique nationale difficile, l’ENIEM, à l’instar de beaucoup d’autres entreprises publiques, essaye de maintenir son équilibre et surtout de s’imposer au sein d’un marché marqué par une concurrence féroce, qui n’est pas souvent loyale.

L’entreprise publique ENIEM, sise à la zone industrielle d’Oued Aïssi dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a commencé son activité le 2 janvier 1983. Son capital social est de 10 279 800 000, 00 DA. Son effectif est évalué à 2 000 travailleurs. L’ENIEM fut, dans un passé récent, un leader sur l’échelle nationale dans la production et la commercialisation de l’électroménager. Actuellement, malgré l’assainissement qu’a connu l’entreprise en 2009 et le plan de développement de l’ordre de deux milliards de dinars dont elle a bénéficié en 2011, elle se trouve dans une situation déficitaire et lutte pour conquérir une meilleure place sur le marché. Les entraves sont diverses, internes pour certaines et liées au contexte économique et social global pour d’autres. La convention de 2015 qui met fin à la retraite anticipée avant 2017 a entrainé un départ en masse à la retraite au sein de l’entreprise. Ce qui l’a accablée financièrement. Les sommes que doit débourser l’ENIEM à cet effet sont énormes et dépassent les capacités de l’entreprise. Elles s’élèvent, selon le premier responsable de l’entreprise, à hauteur de 700 millions de dinars. Ce qui l’a contrainte à avoir recours aux pouvoirs publics pour régler la situation. Et en attendant le règlement de la situation, l’ENIEM traine ce handicap comme un boulet qui la menace dans sa sérénité. D’autre part, l’ouverture du marché national sur l’extérieur a engendré une concurrence rude. Beaucoup de produits avec de nouveaux designs sont introduits. Ils ne sont pas forcément meilleurs que ceux de l’ENIEM qui, pour rappel, sont certifiés ISO, donc répondant aux normes internationales de qualité mais ils paraissent plus attrayants pour le consommateur algérien qui opte souvent pour les beaux designs et la nouveauté surtout quand c’est à moindre prix. Et dans un contexte plus vaste lié à la conjoncture économique nationale, notamment la dévaluation du dinar, la situation de l’ENIEM, comme celle des entreprises publiques algériennes dans leur majorité est loin d’être la plus réconfortante pour garder ses parts de marché. La rentabilité commerciale est de plus en plus rude. Le pouvoir d’achat des Algériens en baisse depuis quelques années déjà affecte sensiblement l’activité commerciale des entreprises. Dans ce sens et pour promouvoir la production locale et encourager à consommer «Algérien», beaucoup de mesures ont été prises par l’État pour réguler le marché. Seulement, les entreprises, de leur côté doivent se surpasser pour dépasser cette période difficile. A commencer par les travailleurs et cadres gestionnaires qui, chacun à son niveau, doivent prendre une meilleure conscience à préserver si ce n’est à mieux rentabiliser leur outil de production. C’est tout un esprit à revoir dans la mentalité algérienne d’où il faudra désormais bannir les termes du genre «entreprise d’Etat». Elle est celle des travailleurs qui l’entretiennent avant tout. Leurs avenirs restent étroitement liés.

Kamela Haddoum

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