«Pour le réseau d’assainissement et la jeunesse, beaucoup reste à faire»

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M. Rabah Makhlouf, maire de Bounouh, a déjà déroulé son bilan devant plus de 150 personnes, en assemblée en mai dernier. Dans cet entretien, il revient sur toutes les concrétisations de l’APC durant ces quatre années passées à la tête de cette APC.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, présentez-nous votre commune ?

M. Rabah Makhlouf : La commune de Bounouh, appelée communément Ath Smail, a été peuplée depuis longtemps par une population d’origine berbère. Issue du dernier découpage administratif de 1984, elle est située à l’extrême sud de Tizi-Ouzou et elle s’étend sur une superficie de 29 km². Au dernier recensement de la population de 2008, elle comptait 9 701 habitants répartis sur le chef-lieu et 23 villages et hameaux. C’est une municipalité au relief accidenté et au climat rude, notamment en hiver. Elle est dépourvue de toutes infrastructures économique et productive. Elle est à vocation agricole, notamment l’oléiculture et l’élevage. Ses ressources sont quasi-nulles.

Après ces quatre années passées à la tête de cette APC, pensez-vous que vous avez déjà réalisé l’essentiel de votre programme électoral ?

Sincèrement, nos espérances ont été dépassées. D’ailleurs, je vous renvoie au fascicule élaboré avec mon équipe au sujet de notre bilan sous forme de tableau comparatif entre ce qui a été annoncé dans le programme électoral de 2012 et les réalisations concrètes.

Commençons alors secteur par secteur…

Je ne pourrais pas aller dans le plus petit détail sans évoquer cette amélioration faite dans l’alimentation en eau potable. En effet, depuis 2013, la population n’a fermé aucune fois l’APC pour réclamer l’eau. Car le transfert d’eau à partir du barrage Koudiat Acerdoune (Bouira) vers notre commune a mis définitivement fin à ce problème épineux. Actuellement, nous recevons ce liquide de manière suffisante à l’exception du village Zaârour, non raccordé jusque-là à ce réseau. Mais à la grande joie des habitants, une opération de raccordement du village à la station Thala Khelil est en cours.

Avec quoi peut-on enchaîner ?

Bon, le gaz naturel. À notre installation à la tête de cette APC, seulement 34% des foyers étaient raccordés au réseau lors de la première tranche. Mais pour la mise en service, les représentants de la coordination des comités de villages se sont opposés pour ce lâcher parce qu’ils avaient exigé que le programme touche toute la commune. Peu de temps après, nous leur avons signifié que nous avons arraché le gaz pour toute la municipalité et les foyers en question ont été mis en service à la fin 2013. À ce jour, tous les foyers bénéficient de cette commodité à l’exception de Tizi Médène, Tamalouts, Idjabarène où les travaux sont en cours. Il ne reste qu’à la Sonelgaz de faire les essais. Le gaz sera à 100% avant l’hiver prochain et même les foyers non raccordés ont été pris en charge dans le cadre du programme de rattrapage, notamment à Béchar du côté d’Azaghar, un hameau limitrophe avec la commune de Boghni. Je n’oublierai pas aussi d’évoquer les efforts consentis dans le domaine de l’électrification rurale. C’est un autre défi que nous avons relevé à travers de nombreuses opérations, à savoir les extensions et le remplacement des cinq câbles par le torsadé et l’acquisition d’un nouveau transformateur du côté d’Ivouhathène et de tout le versant voisin. Ainsi, il n’y aura plus de chute de tension de ce côté-là.

Quel est l’autre secteur qui a retenu l’attention de votre équipe ?

Évidemment, c’est celui des travaux publics. Personne n’aurait crû que l’état de nos routes allait changer en si peu de temps. Dans le cadre des PCD 2015, plusieurs opérations sont en cours à Tizi Médène, à Idjabarène, à Amalou et à Thamalouts. Et pour les PSD, nous avons le revêtement du chemin communal à partir de Tizi N’Chréa vers Bounouh-centre en BB ainsi que d’autres routes, à l’exemple du chemin Baâli vers Ath Kaânane qui est en cours. En tri-couches, ce sont les chemins qui mènent d’Ighil Bouchène à Baâli et de la mosquée vers Ath Kaânane qui sont concernés par d’autres opérations. D’autres projets ont été programmés dans le cadre de l’auto financement sur le budget communal pour honorer nos engagements envers notre population, tel le revêtement en BB de la route de Bouzoula et celle de Tizi El Had en tri-couches… Quant aux opérations retenues dans le cadre des PCD 2016, elles ont été confiées et les entreprises retenues. Leur lancement est imminent.

Mais il y a aussi des manques. N’est-ce pas ?

En particulier, l’assainissement est notre point noir. Nous avons un projet de 1 100 mètres linéaires inscrit. Les réseaux existants sont vétustes. Il faudrait peut être une étude sérieuse à même de les améliorer. C’est ce à quoi nous pensons actuellement. Ce ne sont que des opérations provisoires qui ne sont pas rentables. Parfois, on réalise un réseau avec 600 buses pour ne servir qu’un ou deux foyers. Ce qui est anormal.

Y a-t-il quelque chose que vous voulez ajouter ?

En réponse aux instructions de l’environnement, nous avons lancé une étude pour la réalisation d’une station de carburants à l’intérieur du parc communal. Maintenant que les oppositions sont levées, on procédera à l’installation du transformateur et du réseau d’électrification.

Concernant les écoles primaires, qu’avez-vous programmé avant la rentrée scolaire ?

Dans ce secteur, je dirais que les écoles primaires de Thala Oullili, de Thala Bouali, de Bounouh, d’El Merdja sont raccordées au réseau de gaz naturel, hormis celles d’Ath Talha, de Helouane et de Tizi Médène qui le seront avant l’hiver prochain. D’autres aménagements et des réfections sont en cours pratiquement dans tous les établissements du cycle primaire. Par contre, pour le ramassage scolaire, c’est un vrai casse-tête surtout que les subventions de la wilaya sont revues à la baisse. Vraiment, nous faisons de la véritable gymnastique pour transporter non seulement les collégiens, les lycéens mais aussi les élèves du primaire.

Revenons au secteur de la jeunesse…

C’est le point noir de notre commune. À part la bibliothèque communale Farid Ali qui fonctionne à merveille, il n’y a rien d’autre. Faute d’assiette foncière, notre jeunesse n’a pas de stade. Fort heureusement, le projet de foyer pour jeunes est en voie d’achèvement.

Quels sont les projets qui seront lancés incessamment ?

Ce sont une stèle à la mémoire du grand chanteur Farid Ali, le confortement et le gabionnage de la route d’El Merdja vers Helouane, la réalisation d’un mur de pierres sur la route Ath Moh, le confortement sur la route Tamrijt et le dallage du sentier vers Thifaranine.

Qu’est-ce qui vous préoccupe actuellement ?

Bon avant tout, je vous confierais que nous travaillons sans relâche même lorsque nous sommes en congé. Nous appelons la direction d’Algérie Télécom afin de lancer la fibre optique vers l’antenne administrative d’Ivouhatène qui est achevée et équipée. C’est le seul problème qui nous reste pour la mettre en service.

Et pour conclure…

Je remercie votre journal qui accorde tant d’importance aux actions des maires de la wilaya. Je félicite aussi notre assemblée qui a su dépasser toutes les entraves mises sur son chemin. Chacun se sent responsable. L’essentiel est que nous ayons dépassé largement nos espérances. Nous lançons un appel à notre population de continuer à travailler avec nous à travers les comités de villages.

Entretien réalisé par Amar Ouramdane

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