Deux villages ferment la mairie

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Exaspérés par l’état dégradé de leur route, un collectif d’habitants des villages d’Aït Ouchen et Ibsekriene, dans la commune d’Aghrib, a décidé de recourir à une action radicale, en fermant le siège de la mairie d’Agouni Cherki depuis avant-hier.

Cette action «s’installera dans la durée si aucune issue ne vient calmer la colère des villageois», fera savoir un des membres de ce collectif. Outre l’état piteux de cette route endommagée depuis trois ans par les travaux de gaz et d’AEP qui, d’ailleurs, n’ont pas été menés à terme, des citoyens de ces deux villages s’insurgent du fait que le premier responsable de l’APC se confine à promettre éternellement des projets qui ne voient guère le jour. Les banderoles accrochées au fronton du siège dénotent le courroux des habitants de ces deux villages qui ont vu pour l’un, naître Med Iguerbouchen, et pour l’autre, un des six Chefs historiques qui ont organisé la glorieuse lutte armée, à savoir Didouche Mourad. «APC = Promesses», «Ni eau ni gaz, mais beaucoup de promesses», «Route Aghrib – Ibsekriene, route de la honte», «Ait Ouchen et Ibsekriene ferment l’APC», tels sont les slogans qui se lisaient dans les alentours du siège devenu lugubre. Pour rappel, des citoyens des autres villages ont eu, dans un passé récent, recours à pareille action, à l’instar du village Iagachen qui, grâce à l’intervention du chef de daïra, ont pu arracher le revêtement de leur route. Selon des sources crédibles, le P/APC aurait déclaré aux frondeurs que ces projets en souffrance relèvent du sectoriel et qu’ils dépassent les prérogatives des élus communaux. Ce collectif attend une réaction urgente des pouvoirs publics pour que la localité recouvre sa sérénité sachant pertinemment que ce genre d’action ne pénalise en fait que le citoyen assujetti à la délivrance d’un quelconque document administratif. L’un des citoyens, débité par cette action mais approuvant la justesse de ces revendications, s’est borné à reprendre cet adage que nous pouvons traduire comme suit : «L’un est à plaindre et l’autre est dans ses droits».

Ali B.

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