«La réponse aux questions socio-économiques est d’ordre politique»

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Pour Mohand Amokrane Chérifi, membre de l’instance présidentielle du FFS, qui a animé avant-hier, une conférence-débat, au TRB, la solution aux multiples problèmes sociaux et économiques que traversent l’Algérie, doit être avant tout politique. «La réponse aux questions économiques et sociales est avant tout d’ordre politique, car le système est la source de ces problèmes», a martelé le conférencier devant une salle archicomble, lors de cette conférence-débat, sous le thème «la question sociale», organisée par la fédération locale du FFS, dans le cadre d’un programme de commémoration du 53eme anniversaire de la fondation du parti cher à Hocine Aït Ahmed. Le conférencier, également expert onusien, a énuméré lors de son intervention, les différentes crises sociales ayant secoué l’Algérie et a mesuré l’impact de la crise économique actuelle sur le peuple. Seules des institutions légitimes, démocratiquement élues par les citoyens, peuvent proposer des solutions politiques salutaires, selon l’orateur. «Ceux qui font la décision au sein du système le savent bien, mais ne semblent pas disposés à engager sérieusement les réformes politiques permettant à la population de choisir démocratiquement ses institutions, ses dirigeants et son programme», a-t-il soutenu. Le statu quo est voulu, a-t-il affirmé «pour une raison bien simple». «Si rien ne bouge, c’est parce que le statu quo maintient les équilibres internes du système et arrange ses principaux partenaires occidentaux qui lui apportent leur soutien», a-t-il expliqué. Abordant la situation de travail et de l’emploi au pays, Mohand Amokrane Chérifi a estimé que «la protection sociale et la création d’emplois sont nettement insuffisantes». Cela est d&ucirc,; selon lui, au recul de l’investissement et le projet du nouveau code de travail, qui, insiste-t-il, «faciliterait les licenciements et limiterait le droit de grève». «La situation va empirer, si l’on ne mesure pas la gravité de la situation et on n’y réponde pas par le dialogue et la participation de tous», a-t-il averti. Pour cet expert aux Nations Unies, la colère populaire qui monte et les protestations qu’elle engendre «feront place à la révolte, voire au chaos qui risque de conduire à une reprise en main autoritaire du régime, scénario qu’ont connu d’autres pays». Pour épargner à l’Algérie ce scénario, l’animateur a souligné que le consensus national reste la seule solution. «Seul un consensus politique autour d’un programme commun, visant à construire un Etat de droit, la démocratie et un développement durable, qui promeut simultanément le développement économique, le progrès social et la sauvegarde de l’environnement, est à même de sortir le pays de la crise et de le protéger des menaces extérieures qui pèsent sur sa sécurité ses ressources et son intégrité territoriale», a-t-il insisté.

Boualem Slimani

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