Le coup d’envoi officiel des festivités pour la journée nationale de l’arbre, coïncidant avec le 25 octobre de chaque année, a été donné hier au niveau de la forêt réactive d’Errich en présence du premier magistrat de la wilaya. Cette deuxième sortie a permis au nouveau wali, M. Mouloud Cherifi, d’avoir un aperçu global sur la situation du secteur des forêts au niveau de la wilaya. Selon les chiffres présentés par la conservation des forêts, la wilaya de Bouira dispose d’une superficie forestière de plus de 115.000 hectares, ainsi que d’un programme d’extension de plus de 8000 hectares avec près de cinq millions de plans d’arbres d’ici 2020. La conservation des forêts s’implique également dans les programmes de développement ruraux, et ce, avec la réalisation de 226 projets PPDRI au cours de l’année 2016. Ces projets portent, essentiellement, sur les opérations d’ouverture de pistes, de reboisement, de fourniture d’arbres fruitiers et d’apiculture. Intervenant sur ce point, M. Cherifi a plaidé pour la réalisation, au niveau de cette forêt, d’infrastructures pour l’accueil des activités d’apiculteurs. Aussi, il a ordonné la réalisation d’une pépinière pour couvrir les besoins de la wilaya en matière de plans d’arbres. «Cette forêt doit s’ouvrir aux citoyens et doit, en conséquence, leur offrir des services. Elle doit aussi se financer elle-même. Vous pouvez, à titre d’exemple, imposer une petite taxe pour le stationnement des véhicules dans le parking. Ensuite, vous pouvez héberger des activités à la fois économiques et écologiques, telle que l’apiculture. D’ailleurs il est possible que la future maison du miel de Bouira soit réalisée au niveau de cette forêt. La réalisation d’une pépinière, qui sera gérée par les services des forêts, est aussi importante, car les besoins de la wilaya en matière de plans d’arbres demeurent importants», a-t-il déclaré. Interpelé par les membres de l’association équestre de la wilaya à propos de l’autorisation d’exploitation, le wali a ordonné la mise en disposition de l’ensemble de la superficie de cette forêt au profit de cette association, tout en leur délivrant une autorisation provisoire d’exploitation. Au niveau du siège du parc national du Djurdjura (PND), M. Cherifi s’est informé sur le patrimoine global de cette réserve naturelle, qui s’étale sur plus 18600 hectares à cheval, entre les wilayas de Bouira et Tizi-Ouzou. Il s’est également informé des préoccupations de la direction du Parc, notamment, vu la multiplication des agressions d’espaces protégés et de ses richesses naturelles. M. Cherifi a répondu favorablement aux doléances du PND, tout en insistant pour la création d’un équilibre entre la protection de l’espace du PND et le développement touristique. Il demandera ensuite un rapport détaillé sur la situation du PND. «Nous devons créer une certaine dynamique entre les efforts fournis pour la protection du parc, mais aussi pour le développement du tourisme. Il faut savoir que cet espace peut financer le fonctionnement de toute la wilaya. Cependant, nous nous devons aussi le protéger. Ainsi, il ne faut pas qu’il soit totalement fermé aux touristes et à la population locale, bien au contraire ! Il faut faire impliquer tout le monde pour sa préservation et sa promotion» a-t-il insisté. Lors d’un bref point de presse, organisé en marge de cette visite, M. Cherifi a tenu en premier lieu à saluer les efforts consentis durant ces dernières années, notamment pour la protection du PND à Bouira, il s’est ensuite engagé à être à l’écoute des exigences formulées par les spécialistes, tout en encourageant l’investissement touristique et écologique porteur de richesse pour la wilaya et pour la région. «Le Djurdjura peut être le pétrole de Bouira. Nous devons prendre en considération les deux exigences, à savoir la protection de l’environnement et la promotion du tourisme. Je ne vois aucune contradiction, ces deux points peuvent fonctionner ensemble, comme c’est le cas pour les réserves naturelles à travers le monde», a-t-il déclaré.
Oussama Khitouche