Chérifi se penche sur les lacunes

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Malgré les importantes ressources en eau (près de 800 millions de m3) et les dizaines de milliards déboursés par l’Etat dans la construction d’ouvrages (barrages, conduites AEP) pour assurer un apport appréciable en eau potable aux populations de Bouira, le secteur connaît encore des difficultés. Hier, lors d’un conseil de wilaya consacré aux ressources en eau, le wali a relevé beaucoup de lacunes, notamment en termes de capacités de stockage, d’approvisionnement et de gestion. De prime abord, le premier magistrat de la wilaya a évoqué les protestations de citoyens de la wilaya concernant le problème de pénurie d’eau potable. Le hasard a fait qu’au moment de la tenue de ce conseil de wilaya, des citoyens du chef-lieu de la commune d’Aghbalou ont bloqué le siège de l’APC pour protester contre justement la crise d’eau potable (voir papier d’Oussama Khitouche). Pour revenir aux lacunes, l’une des plus édifiantes, reste celle relevée à Ain Bessem. Dans cette ville alimentée à partir du barrage Koudiat Acerdoune dans le cadre des grands transferts AEP, il existe un seul réservoir de 1000 m3 alors que les besoins réels de la population en eau potable se chiffrent à 6000 m3. Un déficit énorme selon les propos mêmes du wali. A Ain Bessem, une petite coupure de courant électrique, et l’on enregistre beaucoup à travers la wilaya, peut donc priver des milliers de gens en eau potable. Pis encore, les moyens financiers pour renforcer les capacités de stockage dans cette ville n’existent pas. Devant cette situation, le wali a pressé son directeur des ressources en eau de trouver les ressources nécessaires, en suggérant qu’il soit procédé à un montage financier, pour pallier ce problème. Une autre lacune, et pas des moindres, a été relevée au niveau de la station de Tilesdit, dans la commune de Bechloul. Cette station produit actuellement 60.000 m3 pour une vingtaine de communes de Bouira. Les besoins se chiffrent eux à 70.000 m3 par jour. Le déficit s’élève donc à 10.000 m3 jour. L’autre volet abordé lors du conseil de wilaya et qui pose problème est celui relatif à la gestion de l’eau potable. Au niveau de la source Lainser Averkane dans la commune de Saharidj par exemple, l’Algérienne des Eaux (ADE) est confrontée à des problèmes de gestion. En effet, il a été fait savoir qu’il y a de nombreux foyers dans la commune de Saharidj qui reçoivent beaucoup trop d’eau (plus qu’il en faut, selon le responsable de l’ADE). En revanche, des centaines, voire des milliers de foyers de la commune voisine d’Aghbalou ne reçoivent presque aucune goutte. Cette commune est, rappelons-le, censée être alimentée à partir de la source Lainser Averkane. Le responsable de l’ADE qui a reconnu l’existence de lacunes, a évoqué les difficultés de son agence à assurer l’approvisionnement en eau dans certaines localités ou des réseaux sont toujours en travaux. Le même responsable a parlé du projet de télégestion lequel selon lui apportera beaucoup d’amélioration. Le wali a demandé une échéance quant à la mise en service de ce système. A ce propos, il a enjoint les responsables concernés à faire le nécessaire pour assainir la situation. Evoquant le risque des inondations, M. Cherifi a demandé s’il existait des projets visant le curage des oueds. Le directeur de ressources en eau a répondu par la négative. D’où les instructions du wali quant à la nécessité de trouver des financements et des moyens à même d’assurer la prise en charge de ce volet, ô combien important surtout si l’on sait qu’on est à l’approche de la saison hivernale. Ce qu’il faut souligner, c’est que durant les deux heures consacrées à l’examen du secteur des ressources en eau, le wali a posé beaucoup de questions en demandant à chaque fois à savoir les moindres détails. La stratégie s’est avérée payante car elle a permis de dévoiler beaucoup d’insuffisances et surtout des approximations dans la gestion d’un secteur qui n’allait apparemment pas bien.

Djamel Moulla

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