Le FFS joue à qui perd gagne

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S. Ait Hamouda

La commission nationale de médiation et de résolution des conflits a décidé d’infliger la sanction stipulée dans l’article 88 du règlement intérieur du parti portant exclusion de Rachid Halet, membre de l’instance présidentielle du FFS. Cela exprime, en fait, une cabale contre le militant et le responsable au plus haut niveau du parti qui date. Quant au concerné, s’exprimant après cette décision, il déclare : «Je suis et je reste membre de l’instance présidentielle du FFS jusqu’au terme du mandat qui nous a été confié à titre collectif par le cinquième congrès du FFS. J’appelle les militantes et les militants à refuser le putsch, à lutter pour le respect et l’application impartiale des statuts du parti, à enraciner une pratique politique libre et effective au sein des structures et des instances du parti». Et de poursuivre : «La neutralisation et le départ de cette clique constituent l’alternative nécessaire et salvatrice pour le parti et peut-être pour le mouvement démocratique en Algérie, le consensus national et l’État de droit. Je dénonce la répression qui s’abat sur des militants courageux qui ont pris position contre le putsch dans la grande tradition du FFS. Je dénonce cette épuration injuste, on fait aussi dans la ‘judiciarisation’ du politique et dans les pratiques staliniennes au sein du FFS depuis qu’une instance de fait, une instance parallèle, a pris les commandes du parti». Cette décision vient, encore une fois, montrer que le FFS, ou du moins sa direction, s’inscrit en faux par rapport à toutes ses déclarations. Elle montre aussi comment l’instance présidentielle règle, de manière radicale et sans appel, ses problèmes avec les opposants à sa conduite, intra muros. Mais qu’à cela ne tienne, le FFS n’est plus ce qu’il était depuis le contrat de Rome, où il a perdu son âme et son esprit. N’est-ce pas que ceci évoque que bien des militants ont choisi, dès lors, de quitter leur parti. Combien de militants, connus et reconnus, ont rendu le tablier sans faire de vague, sans le crier sur tous les toits et sans demander leurs restes ? Ils sont partis dignement, la tête haute. Cependant, il va sans dire, outre les tergiversations du présidium, il n’est pas de parti qui joue avec le feu et l’outrecuidance, qui ne connaît pas la descente aux enfers, la galère et les chemins de croix.

S. A. H.

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