Le foncier industriel, objet de spéculations et de surenchère

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Par S. Ait Hamouda

Le foncier industriel dans la wilaya de Tizi-Ouzou est un dilemme cornélien qui ne se comprend que sous l’auspice des spéculations et des trafics de tous genres. En effet, à peine 26% de ce qu’il représente, sont utilisés. Et pourtant, on n’arrête pas d’en redemander, pour l’investissement, mais sans réalisations concrètes. Ils se prétendent promoteurs sans aller jusqu’à réaliser leurs projets, les laissant en jachère, pour après les revendre, à bon prix. Est-ce normal ? Certainement non ! Le foncier est le talon d’Achille de la circonscription de Kabylie, une région ingrate, accidentée, montagneuse et souvent impénétrable. Donc, investir dans les zones foncières, réservées à cet effet, est on ne peut plus important. Il va de soi que la moindre parcelle coûte aussi bien au contribuable, qu’à l’État, surtout en cette période de dèche où l’argent manque, substantiellement. Est-ce valable ou du moins acceptable pour le moindre des mortels de penser que le bien public est négociable à n’importe quel coût ? Réaliser des biens, des usines et autres investissements ne peut qu’être avantageux pour tout le monde. Toutefois, acquérir des lots sans y installer le plus petit projet qui soit, c’est, appelons les choses par leur prénom, de l’escroquerie, ni plus ni moins. Que l’on se plaigne du manque de terrain pour investir, c’est juste, c’est légal et c’est régulier, mais une fois acquis, ce terrain devient l’objet de spéculation, de surenchère et d’agiotage, cela est intolérable et coupable devant la loi. Rien n’est plus ingrat que de demander quelque chose dont, réellement, on n’a pas besoin. Accuser la bureaucratie lourde est en soit facile et aisé, mais s’est-on interrogé sur le rôle, négatif que jouent les faux promoteurs qui finissent après la vente de ce qui, en principe, est incessible, c’est carrément tourner en bourrique les lois du pays et toute la réglementation. En un mot comme en mille, le foncier industriel, est le moins que l’on puisse en dire un espace réservé à l’industrialisation d’une région, la Kabylie pour ce qui nous intéresse, où le chômage touche une bonne partie de ses jeunes et où on réclame, à juste raison, du travail. Spéculer sur ces biens est la pire des offenses dont on pourrait accabler la région…

S. A. H.

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