De violents affrontements entre de jeunes manifestants, issus notamment des quartiers populeux de Béjaïa, et les forces anti-émeute ont éclaté dans l’après-midi d’hier, non loin du siège de la wilaya, a-t-on constaté sur place. Peu avant ce face à face, un bus appartenant à l’entreprise publique ETUB a été incendié par des émeutiers au quartier «Edimco», d’où est parti l’étincelle dès la fin de la matinée. Les commerçants qui n’avait pas répondu à l’appel anonyme d’une grève d’une semaine, «pour dénoncer les nouvelles taxes contenues dans la loi de finances 2017», ont fini par baisser rideau dès le début de l’après-midi. Même les édifices publics, situés sur les axes principaux de la ville de Béjaïa, ont été fermés au public. La situation demeurait tendue en milieu de l’après-midi avec des échanges d’une rare violence, entre des agents de la brigade anti-émeute, usant de bombes lacrymogènes, pour disperser les manifestants et des jeunes émeutiers attaquant à coups de pierre les fourgons cellulaires de la police. Dans le feu de l’action un fourgon cellulaire de la police a été incendié et plusieurs abris bus ont été également saccagés par les manifestants Dans un communiqué diffusé, hier, la LADDH, bureau de Béjaïa a lancé «un appel au calme», soulignant que «seul le combat pacifique suffit à même de faire aboutir les revendications citoyennes». Pour la LADDH, «la grève générale pacifique réussie sur tout le territoire de la wilaya démontre encore une fois le degré de maturité et d’éveil de la population et sa détermination à défendre ses droits socio-économiques menacés par la loi de finances 2017, adoptée dans le sillage de la crise économique que traverse notre pays», regrettant au passage que des scènes de violence et de destruction des biens publics sont signalées à Béjaïa et dans d’autres localités. En outre, la LADDH appelle, dans son communiqué, la population à «la vigilance et au calme et réaffirme que seul un cadre pacifique serait en mesure de faire aboutir des revendications citoyennes toute légitimes», qualifiant les affrontements entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre de «situation de dérapage» qui risque de mener le pays vers l’incertitude et le chaos. «Appelons à la sérénité pour éviter les dérapages ! Restons vigilants !», lit-on dans le même communiqué.
Dalil S.