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Après une journée d’incendies, saccages, destructions, pillages… : Béjaïa retrouve le calme

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Béjaïa a vécu, avant-hier, une journée mouvementée marquée par des affrontements d’une violence inouïe entre de jeunes manifestants et des policiers.

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Pire que ça, des scènes de pillages et de saccages de biens publics et privés ont émaillé cette sinistre journée. Profitant de l’obscurité et du chaos général, quelques manifestants se sont engouffrés dans les locaux de la succursale de la SNTA à Iheddaden emportant des centaines de cartouches de cigarettes et saccageant tout sur leur passage.

Des scènes identiques se sont produites du côté du showroom de l’entreprise Condor, où des dizaines d’articles ont été subtilisés. Là des policiers interviennent à temps pour arrêter quelques uns en flagrant délit de vol et de saccage de biens d’autrui. Même les articles volés ont pu être récupérés par les forces de sécurité puis acheminés dans les locaux du commissariat centrale de Béjaïa.

D’autres jeunes émeutiers, âgés entre 18 et 25 ans, une centaine, selon une source sécuritaire, ont été aussi cueillis par des policiers dans le sillage des émeutes ayant secoué, durant toute la journée de lundi dernier, le chef-lieu de wilaya de Béjaïa. Hier, le calme était de retour à Béjaïa ville et dans d’autres régions de la wilaya.

Néanmoins, la grève des commerçants se poursuivait pour le deuxième jour consécutif dans les principales villes de la wilaya. Et les traces des scènes de saccages étaient toujours visibles, notamment dans les locaux de la direction de l’éducation de Béjaïa, les locaux de l’opérateur de téléphonie Djezzy et de l’agence BNP Paribas.

A qui profite le chaos ?

La tournure déplorable qu’a prise le mouvement de grève des commerçants a été largement commentée par des leaders associatifs et autres acteurs de la société civile de Béjaïa sur les réseaux sociaux. Ainsi, le slogan «Non à la violence» a été largement partagé sur le réseau social Facebook par des milliers d’internautes qui n’ont pas manqué de condamner ces actes de violence et de saccages.

«À qui profite le chaos ?», se demande Nabil Ferguenis, syndicaliste au Snapap, pour qui «les émeutiers, qui ont mis le feu au premier étage de la DE et saccagé le 1er étage et volé beaucoup de matériels, ne sont que des délinquants et des voyous». Pour Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, «aujourd’hui, la société est face à une réalité amère et dangereuse», identifiant les émeutiers, auteurs des actes de pillages et de saccages, comme étant «des jeunes mal encadrés, non structurés et dépolitisés».

Pour lui, «les pouvoirs publics doivent méditer et réfléchir longuement sur leur attitude et rapport avec la société civile», plaidant pour le respect des droits des associations et des organisations de la société civile qui peuvent, estime-t-il, «faire un travail de sensibilisation et de médiation» devant une situation pareille.

La LADDH, bureau de Béjaïa, a en outre lancé, avant-hier soir, un appel en direction des représentants de la société civile, les acteurs du mouvement associatif, les syndicats, les collectifs d’étudiants et la presse à une réunion urgente pour hier en fin d’après-midi au siège du CDDH, pour «voir comment agir au sujet de la grève et des dérapages».

Le P/APW de Béjaïa, Ali Rabhi, qui dit avoir «sondé» les émeutiers, a énergiquement condamné les actes de saccages et de pillages ayant émaillé la grève des commerçants. Selon lui, «les auteurs de ces actes ne savaient même pas pourquoi ils s’en prenaient à des édifices publics et privés». Depuis hier, d’aucuns estiment que l’heure est désormais à la méditation et à l’action à même de contrecarrer «les desseins malveillants» de ceux qui veulent déstabiliser la région.

Dalil S.

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