Des habitants du bidonville Beni Ouskout assiègent la daïra

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Pour réclamer une fois de plus le relogement intégral de toutes les familles dans le cadre du RHP, les habitants du bidonville Beni Ouskout, sis dans la commune d’El Esnam ont observé hier matin un sit-in devant le siège de la daïra de Bechloul. «Quelques habitants de Beni Ouskout ont été convoqués pour rejoindre les nouveaux logements qui leurs ont été attribués dans le cadre du RHP, mais d’autres habitants de ce bidonville n’ont pas été contactés par les autorités pour être également relogés. Nous craignons que ce soit là une manœuvre pour ne pas être tous traités sur le même pied d’égalité», revendique Mohamed qui n’a pas été destinataire d’une convocation contrairement à son frère. «Mon frère refuse de déménager sans moi, il a bénéficié d’un F3 avec sa famille, mais moi et mes enfants n’avons pas où aller… surtout qu’en cette période hivernale et avec ce froid, nos taudis ressemblent à des congélateurs…», déplore notre interlocuteur. La cité Beni Ouskout, au cœur de la ville d’El Esnam est composée d’une centaine de bicoques sommairement construites en parpaings et couvertes de tôles galvanisées ou de fibrociment. Des baraques de fortune érigées grossièrement, même pas crépies. Des câbles électriques pendouillent entre ces taudis et pourraient aisément, avec un simple frottement contre un mur, enflammer cet immense amas de bicoques insalubres. Pour les services de l’APC, il y aurait officiellement 75 familles recensées, mais selon les habitants de ces taudis, elles seraient près d’une centaine à avoir quitté leurs anciennes demeures sises sur l’actuel site du barrage de Tilesdit. Ces expropriés auraient pourtant été indemnisés alors que d’autres familles résidant dans ce bidonville affirment avoir fui le terrorisme dans les années 90 et ont trouvé refuge dans ce lieu. Les protestataires rencontrés exigent que l’ensemble des familles habitant dans ce bidonville soient relogées dans leurs intégralités : «Nous ne voulons pas qu’une moitié des habitants de Beni Ouskout soit délogée par la force publique sans savoir ou aller alors que l’autre moitié soit bénéficiaire de logements flambant neuf», déplorent les protestataires.

Hafidh B.

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