Marche des enseignants

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Les enseignants de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont protesté, hier, en observant deux heures d’arrêt de travail (de 11h à 13h) et une marche «silencieuse» à travers l’ensemble des départements du campus central de l’université.

Selon M. Outafat Youcef, coordinateur de la section syndicale du CNES, cette nouvelle action a été organisée afin de protester contre «le climat d’insécurité qui prévaut au sein de l’université». Selon notre interlocuteur, «deux enseignants de la faculté des sciences et sciences appliquées ont été victime d’agression en date du 13/12/2016». «Deux de nos collègues, dont une ancienne cheffe de département, ont été victimes d’agressions physiques à l’intérieur même des salles de TD. Pire encore, et depuis le 13/12/2016, date de l’agression, ni l’administration de la faculté ni celle de l’université n’ont régi pour sanctionner l’étudiant auteur de cette agression, qui n’est pas à ça première bourde, puisqu’il a été déjà sanctionné en 2015 pour le même motif», souligne notre interlocuteur. Au cours de leur marche, les enseignants ont brandi plusieurs pancartes et des slogans, tel que «Non à la violation des textes réglementaires», «Non à la violation des prérogatives des enseignants» ou encore «La dignité de l’enseignant, une ligne rouge». Selon M. Outafat, il s’agit d’une première action de protestation, et ce, afin «d’attirer l’attention des responsables de l’université sur la gravité de la situation», et aussi afin d’exiger la traduction de l’étudiant auteur de cette agression devant le conseil de discipline dans les plus brefs délais. «Nous exigeons des sanctions exemplaires contre cet étudiant récidiviste afin de rendre la dignité aux enseignants. Il faut préciser que notre dignité est quotidiennement bafouée à l’intérieur de l’enceinte de l’université. Nous sommes victimes de dépassements graves, surtout de la part des étudiants et l’administration ne réagit pas. Pour l’heure, nous allons attendre la réaction de l’administration, dont nous avons espoir, faute de quoi, un mouvement de grève général sera décrété d’ici la semaine prochaine», ajoute le même syndicaliste. À noter que d’autres revendications ont été soulevées dans la plate-forme de revendications des protestataires. Ils réclament, en effet, plus de «transparence» dans la gestion du dossier des bourses de recherches à l’étranger, accordées par l’université aux enseignants et exigent aussi une enquête approfondie sur l’ensemble des bourses déjà accordées. Selon eux, ce même dossier est géré avec beaucoup de «favoritisme» et la majorité des bénéficiaires sont des enseignants ayant des responsabilités dans l’administration. Les enseignants réclament, par ailleurs, une enquête approfondie sur les «dépassements enregistrées au niveau de la faculté des lettres et langues, après l’organisation d’une seconde session des examens de rattrapage en date du 17/12/2016», ont-ils souligné. Après la fin de leur marche, les enseignants ont organisé une assemblée générale extraordinaire, afin d’étudier «la situation» et d’adopter les actions à suivre prochainement.

Oussama Khitouche

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