La polyclinique toujours pas ouverte !

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À Aïn El Hammam, jamais un projet n’a autant tardé à être réalisé que celui de la polyclinique, dont le lancement remonte à 43 ans en arrière, soit en… 1974.

Située à quelques centaines de mètres du chef-lieu communal, cette infrastructure de la santé n’arrive pas à ouvrir ses portes malgré les multiples visites sur le site des trois derniers walis qui ont présidé aux destinées de Tizi-Ouzou. Au dernier d’entre eux, en visite dans la commune en fin de l’année dernière, les promoteurs du projet ont promis son «ouverture pour le mois de janvier dernier». Comme à chaque inspection, on se confond en explications telles : «Les dernières retouches seront terminées dans un délai d’un mois». Les manques succèdent aux carences sans que l’ensemble ne soit finalement terminé malgré les affirmations des parties concernées. Lorsque ce n’est pas l’électricité, c’est l’eau et ainsi de suite… La phase d’équipement serait, selon nos sources, terminée. Lors de l’inauguration de la structure de santé par M. Bouderbali, responsable actuel de l’exécutif de la wilaya de Tizi-Ouzou, la date du mois de janvier a été fixée comme dernier délai. Passée cette date, on se rend compte que la structure ne donne aucun signe d’un établissement prêt à fonctionner, vu son extérieur. Soumis aux aléas du temps, les locaux, non chauffés, ni entretenus, ne tarderont pas à tomber en ruines sans n’avoir abrité de malades, ni d’infirmiers. «Elle est frappée par la malédiction», disent les habitants de Michelet dont la plupart ont oublié qu’une polyclinique est en construction près de chez eux. Ceux qui en parlent ne croient pas s’y faire soigner un jour. En effet, ils passent devant la polyclinique sans même jeter un regard à ce chantier qui se fond dans le décor. «Même lorsque tout sera prêt, on se heurtera certainement à un problème de taille : celui de la disponibilité de spécialistes qui, semble-t-il, fuient la région, située loin des grands centres», indique un infirmier. Nous en voulons pour preuve le cas de l’hôpital qui ne ménage aucun effort pour attirer des gynécologues, des radiologues et autres, mais en vain. «Nous voulons une vraie polyclinique et non une simple salle de soins», disent les habitants qui ne veulent plus continuer à se bousculer à l’hôpital, dépassé par le nombre de patients qui vont s’y soigner quotidiennement. Une structure d’une telle envergure sera certainement une bouffée d’oxygène pour les malades de la région. Des mois et des années sont passés sans qu’aucune lueur d’espoir quant à l’ouverture de la polyclinique, ne pointe à l’horizon. En attendant, l’unique structure hospitalière dédiée aux soins lourds étouffe sous la demande grandissante de patients, issus de plusieurs daïras des hauteurs de la Kabylie.

A. O. T.

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