«Certains ont plus peur de la transparence que de la fraude»

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Le président de la HIISE, Derbal Abdelouahab, était hier en visite à Tizi-Ouzou. En compagnie du wali, il s’est rendu à la direction de la réglementation et des affaires générales, au niveau du siège de la wilaya.

Cette halte lui a permis de découvrir tout le dispositif mis en place pour l’organisation des élections du 4 mai prochain. L’on apprendra sur place que le corps électoral au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou s’élève à 672 429 inscrits. Le nombre de centres de vote retenus est de 670 pour un total de 1 200 bureaux de vote. Quant au corps électoral, il sera indiqué qu’il est en baisse légère par rapport à 2012. «La révision des listes électorales a permis d’éliminer les personnes décédées et celles ayant changé de résidence», a déclaré Derbal Abdelouahab. Ce dernier a également visité les espaces d’affichage réservés à la campagne électorale au niveau du centre-ville (sanctuaire des martyres et place de l’ancienne mairie de Tizi-Ouzou). Il a eu aussi à se rendre aux salles réservées pour la campagne électorale, comme l’ex-cinéma mondial, les deux salles (la petite et la grande) de la Maison de la culture, ainsi que la salle des expositions. Par ailleurs, les responsables des différents établissement visités ont soulevé le manque de mobilisation de la population «qui ne s’est pas déplacée, en grand nombre, jusque-là pour assister aux meetings tenus par les partis politiques et les listes indépendantes». «Les partis et les indépendants ont opté beaucoup plus pour un contact direct avec la population dans les villages, les marché, les mosquées, les cafés, les espaces publics…», a fait remarquer le président de la HIISE. Concernant les partis et les indépendants qui réservent des salles et qui ne tiennent pas leurs meetings, le président de l’instance répondra : «À la rigueur, annuler une rencontre est compréhensible, mais au-delà l’on doit trouver des solutions, car si on ne veut pas travailler, on ne doit pas empêcher les autres de le faire». Au sujet de l’affichage anarchique, le même responsable dira : «C’est une question de savoir-vivre et d’éducation. Ceux qui affichent anarchiquement récolteront l’effet contraire à celui attendu. L’on ne peut avoir de l’adhésion quand on donne un mauvais exemple. Si l’on veut ancrer la démocratie, il faut créer le débat qui est consacré par la loi. L’élite et la société ont démissionné de la vie politique, alors que le débat est essentiel et la règle doit être maintenue pour faire de l’ordre. La loi ne crée pas des comportements, nous ne pouvons qu’adresser des avis aux fauteurs. De toutes les manières, et jusqu’à présent, la campagne électorale se déroule dans des conditions acceptables. Des petits dépassements ont été enregistrés, mais ça reste dans le seuil du tolérable. Rien ne prête à l’inquiétude, notamment à Tizi-Ouzou». Le président de l’HIISE s’est rendu, par la suite, au siège de la Haute instance locale de la surveillance des élections, o&ugrave,; réuni avec les membres de ladite instance, il a tenu un point de presse. «Les garanties, c’est la loi électorale» «Je suis heureux d’être à Tizi-Ouzou et très satisfait du travail accompli jusqu’ici. Je l’ai dit et je le redis : à Tizi, il y a un travail collectif et de l’efficacité. La population s’est rendu compte que la campagne se déroule dans de bonnes conditions. Nous sommes tenus d’informer le citoyen en toute neutralité. La loi existe pour les besoins de l’organisation de la société et non pour punir. La loi ne construit pas la personnalité des citoyens. La société est celle qui donne à la loi de l’importance. La loi du plus fort, c’est une culture des sous-développés et notre société est encore sous-développée. Nous devons éviter de créer des scandales. Écrire et diffuser pour vendre et avoir plus d’audience est refusé. Il faut s’en tenir à la mission d’informer. L’affichage anarchique existe, mais c’est une compagne contre productive et c’est justement là où doit intervenir la presse et dénoncer ces comportements», a déclaré d’emblée Abdelouahab Derbal lors du point de presse organisé au siège de la Haute instance locale de la surveillance des élections. Concernant le discours politique des candidats, le président dira : «La critique et la contradiction sont une bonne chose. Chaque parti fait sa campagne et essaie de convaincre la population. Que chacun présente son programme, son projet et ses idées, et au peuple de choisir ! Quant aux attaques qui ciblent des personnes, ce sont des comportements qui n’honorent pas leurs auteurs». Questionné sur la fraude électorale et les garanties, Derbal indiquera : «La fraude ? Il est encore précoce pour en parler. Les élections ne se sont pas encore déroulées et on soulève déjà de la poussière. Laissez-moi-vous dire que des gens n’ont pas peur de la fraude, mais de la transparence et de la propreté. Des gens ont vécu des mauvaises expériences et ils s’en souviennent toujours, ça disparaitra avec le temps.

«Les garanties, c’est la loi électorale qui prévoit jusqu’à 6 ans de prison ferme».

Concernant les dépassements et les cartes d’électeurs, ledit responsable fera savoir que le citoyen peut voter avec sa CNI, son passeport ou son permis de conduire : «C’est ce qui se fait jusqu’à présent. Le citoyen, qui vote avec sa carte d’électeur, on lui appose la mention ‘’a voté’’ ou ‘’a voté par procuration’’, qu’en est-il, alors, de celui qui vote avec sa CNI, où mettra-t-on cette mention ? Nous y avons réfléchi, et nous pensons qu’il faut mettre dans des centres de vote des appareils pour établir sur place des cartes de vote, pour inciter au respect de la loi. En tout cas, ce n’est pas un problème», a-t-il estimé. Au sujet des dépassements, c’est la présidente de l’instance locale qui répondra : «Nous avons enregistré quelques dépassements ayant notamment trait à l’affichage hors des espaces réglementaires, à l’affichage en français, et à l’affichage hors des horaires réglementaires. Notre instance a envoyé des avis aux fauteurs et nous avons aussi avisé le wali. Les meetings se sont passés dans de bonnes conditions avec des discours modérés. C’est vrai que certains utilisent la langue amazighe et le français, mais c’est juste pour faire passer leurs messages respectifs. Il y a aussi des gens qui enlèvent les affichages, mais ce sont des extras. Il n’y a eu pratiquement pas de dépassement. 11 avis ont été signifiés». S’agissant du financement de la campagne, le président de la HIISE fait savoir : «Le payement se fera après l’annonce des résultats et chacun sera remboursé à hauteur de son résultat, comme prévu par la loi. Il faut passer à une manière de financement par le privé qui, sans donner de l’argent, prendra en charge les services de la restauration, le transport, les affiches…Quant à la Chekara, c’est une honte d’en parler». Concernant l’exploitation de la religion, des valeurs de l’État et des constantes nationales, l’intervenant affirme : «Je ne suis pas un partisan du tout va bien, mais, jusqu’à présent, la campagne électorale est bonne et acceptable. Il y a un seuil de tolérance, il y a eu un peu de frottement, mais il reste dans le seuil du tolérable. Pour ce qui de la religion, nous ne sommes pas laïcs, donc le discours reste toléré. La seule chose qui n’est pas tolérée, en revanche, c’est qu’une mosquée soit au service d’un parti X. Ceci n’est pas toléré et ça n’existe plus maintenant».

Hocine T.

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