La carte politique se redessine

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Seulement cinq formations politiques auront réussi à sortir leur épingle du jeu lors des joutes électorales de jeudi dernier, et les neuf sièges de l’APN destinés à la wilaya de Bouira auront suscité moult convoitises auprès des 17 listes en course.

Comparativement à 2012, où les 9 sièges de Bouira avaient été répartis entre le FLN (4), le RND (3) et le FFS (2), pour cette mandature, la wilaya devra, surtout, composer avec de nouvelles figures et de nouvelles formations.

Le RND et le FLN ont raflé le gros du quota avec trois sièges chacun, même si leurs campagnes respectives n’ont pas eu autant d’écho que voulu. Le RND, classé premier avec 26 420 voix exprimées, soit un pourcentage de 23,69%, se targue d’avoir réalisé une percée comparativement à son score de 2012.

Cette formation politique menée à la victoire par le docteur Bouha aura réussi le mérite d’avoir pu mobiliser si l’on s’en fie aux chiffres. Pour la liste du FLN conduite par M. Abed, pas de grande surprise si ce n’est un léger recul proportionnellement aux législatives de 2012, durant lesquelles le parti avait raflé 4 sièges. La surprise, ou plutôt les surprises proviennent de partis politique pas réellement implantés à travers la wilaya, mais le choix de ces formations s’étant porté sur des personnes mobilisatrices s’est montré payant.

Ainsi, la tête de liste de l’ANR, drivé par Farida Si Nacer, aura surclassé la liste du FFS et s’octroie ainsi un siège avec un total de 6 677 voix exprimées. Le MEN s’est également surpassé lors de cette élection avec un appui non négligeable, faut-il le préciser, de l’ancien député FLN Mohammed Nourri. Ce dernier, en effet, n’a ménagé aucun effort pour faire élire cette liste conduite par Hadj Moussa.

Le FFS, le plus vieux parti d’opposition qui était traditionnellement bien ancré à travers la wilaya de Bouira, a connu un net recul par rapport à sa position habituelle, et seulement un siège lui revient avec 6 228 voix exprimées en sa faveur. Un siège difficilement acquis au vu d’un handicap sérieux représenté par sa colistière, ex-députée du FFS, dont les sympathisants reprochaient son absence sur le terrain depuis son accession au Parlement en 2012.

Le RCD, qui avait misé sur Yahia Akkache, ex-P/APC de Chorfa, a, quand à lui, reçu une douche écossaise avec les 5 957 voix exprimées pour la formation de Mohcine Belabbes. Il faut dire que le retrait de la candidature de l’actuel maire d’El Esnam sur la liste des législatives avait été très mal accueilli par de nombreux militants et sympathisants du RCD, et tout au long de cette campagne malgré un discours rassembleur, la rancune était présente et s’est même manifestée jeudi dernier.

Les listes de l’alliance MSP et d’El Adala sortiront également dépitées de cette course au Parlement et n’auront au final enregistré qu’un infime score. Le facteur de l’abstention encore une fois aura pesé lourd lors de ces joutes électorales comme cela a été le cas lors des législatives de 2012 où le taux de participation avait atteint, bon gré mal gré, 33,90% soit 162 000 votants sur les 482 897 inscrits.

Un taux de participation qui a chuté jeudi dernier à 26,46% avec le suffrage exprimé de 136 641 voix sur les 514 594 électeurs recensés dont 24 647 bulletins nuls. À souligner qu’en 2012, à la ferveur d’un engouement sans précédant pour la fonction de député, pas moins de 51 listes s’étaient présentées à Bouira. Le résultat de ces élections en question avait au demeurant «douché» des candidats ayant misé très gros pour un poste très convoité.

Hafidh Bessaoudi

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