La démocratie dans l’absolu, mais dans les faits…

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S. Ait Hamouda

Quelles leçons pouvons-nous retenir de ces élections ? Certainement la première est la forte abstention et les bulletins nuls, et cela n’exprime en réalité que le ras-le-bol qui s’est emparé des électeurs et de l’incapacité des candidats à légiférer, étant donné que plus de 60 % d’entre eux n’ont pas leur baccalauréat.

D’autres ont déposé leurs candidatures pour une éventuelle amnistie qui couvrirait leurs basses besognes passées ou en cours. En sommes, les raisons qui ont présidé à cette abstention record sont à chercher, dans la plupart des cas, dans les intérêts bassement matériels des postulants à la députation.

Avec un niveau de participation quasi bas, il n’en demeure pas moins que ce dernier suffrage nous donne quand même une grille de lecture assez éloquente. D’abord le FLN, malgré un score éloquent, il a connu un net recul. Le RND, pour sa part, a enregistré un progrès éloquent de près de 50 % par rapport aux législatives de 2012.

Donc, les deux partis sont partis pour une alliance qui va appuyer le programme du président de la République, comme c’est le cas lors de la précédente législature. Nonobstant, le reste des formations politiques peuvent, quant à elles, soit rejoindre les deux partis comme force d’appoint et donner une plus large légitimité à la majorité, soit soliloquer, notamment dans le camp des opposants, sans être sûres de voir leurs propositions prises en compte.

En Kabylie, à Tizi-Ouzou, comme à Béjaïa ou dans les autres contrées de la région avec un taux de participation très réduit, (Tizi-Ouzou est le dernier taux enregistré à l’échelle nationale), il va sans dire que le taux d’abstention ne reflète nullement une volonté de boycotter ces élections, mais la plupart des électeurs potentiels ont préféré aller à la pêche pour des raisons compréhensibles, chacun comptait sur l’autre pour voter. C’est connu, Tizi-Ouzou n’aime pas les suffrages. De toutes les façons, en Kabylie c’est connu, on parle de démocratie dans l’absolu, mais on ne la pratique pas dans la réalité.

S. A. H.

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