Le campus d’Amizour, le grand gâchis !

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La restructuration de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, prévue pour être scindée en deux universités, tarde à voir le jour.

Paradoxe: le vaste campus d’Amizour, véritable joyau architectural, reste inoccupé, et ce depuis 2016. En effet, hormis la résidence qui héberge des étudiants, aucune faculté n’est domiciliée à ce jour dans ce campus «oublié des dieux». Pour rappel, Le Pr. Tahar Hadjar, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique a effectué les 11et 12 mars 2016, une visite de travail dans la wilaya de Béjaïa, au cours da laquelle il a inspecté et inauguré plusieurs infrastructures universitaires. Au niveau de la localité d’Amizour, Le ministre a procédé à l’inauguration solennelle du nouveau Campus d’Amizour. D’une superficie de 06 hectares et d’une capacité de 4.000 places extensibles, le Pr. Hadjar s’est dit, sur site, réjoui de la qualité de ce nouvel établissement achevé mais non encore mis en service, dont l’agencement des structures, les fonctionnalités et la conception architecturale, se distinguent des autres constructions en cours dans le pays. «C’est un joyau qui n’a pas son équivalent dans le pays. Il n’a rien à envier à ce qui se réalise dans les plus grandes universités du monde», s’est réjoui M. le ministre, mettant en relief les conditions qui s’y offrent pour permettre aux étudiants et enseignants de vaquer à leurs activités. Sa singularité, par-delà ses conditions pédagogiques optimales, notamment l’ouverture d’un auditorium de 1.000 places (unique en Algérie), assorti de 12 amphithéâtres, d’une capacité variant entre 200 et 300 places, réside dans sa dotation d’une bibliothèque de 120 bureaux personnalisés et dédiés exclusivement aux enseignants. «L’établissement regroupe également un siège de rectorat, bâti sur huit étages, 03 laboratoires de recherches, un restaurant, une cafétéria et d’autres structures d’accompagnement et de loisir. Malheureusement, cette «inauguration» a été sans suite, cette infrastructure «campus d’Amizour» est aujourd’hui non utilisée. La problématique reste posée et les responsables de l’université de Béjaïa portent l’entière responsabilité de ce gâchis. Initialement prédestinées respectivement aux sciences juridiques (Amizour) et sciences économiques (El-Kseur), puis proposées à la faculté de mathématique, leur occupation a eu finalement du mal à accrocher. Si bien qu’une concertation a eu lieu l’année dernière avec l’ensemble des composantes de l’université pour décider d’une affectation consensuelle. Ce «conclave» a finalement accouché d’une souris. Dans ce cadre, le Ministre Hadjar a réitéré la volonté de son département de ne pas « s’immiscer dans les opérations de découpage et de restructuration des universités », préférant laisser la liberté et les choix envisagés aux responsables pédagogiques, scientifiques, et administratifs des établissements concernés. «On refuse de s’y immiscer», a indiqué le ministre à l’adresse des différentes composantes de l’université de Béjaïa, les appelants à un dialogue constructif, et à la concertation pour dégager des solutions. Ceci dit, depuis 2016, aucune faculté ne veut être délocalisée au niveau de ce nouveau campus d’Amizour. Pour nombre d’acteurs universitaires, cette «excuse» ne semble guère convaincante, il est temps que le ministre Hadjar intervienne afin de situer les responsables de cet échec.

T. Mustapha.

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