Des rapports accablent des responsables de la résidence

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Le comité de la résidence universitaire de jeunes filles de M’Douha, présidé par Mlle Lila Boughela, ne mâche pas ses mots et pointe un doigt accusateur sur des responsables de la résidence qu’il désigne nommément. Le comité accuse trois responsables «d’être derrière tous les maux et dépassements que les étudiantes subissent depuis plusieurs mois». La présidente du comité fait la genèse des évènements qui ont perturbé la vie à la résidence universitaire de M’Douha. Elle exibe un dossier accompagné d’une liste de plus de 700 signataires, de résidentes qui «s’insurgent contre les agissements des accusés qui dépassent l’entendement». «La situation est lamentable. Le mois de Ramadhan est passé dans les pires conditions pour les résidentes, alors que l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens. L’on se demande où sont passées les denrées alimentaires, notamment les viandes et les poissons, et si elles n’ont pas été détournées (…)», s’interrogent-elles dans un rapport daté du 23 juin 2017, adressé au DG des œuvres universitaires. On y lit encore : «Un responsable se présente au niveau du restaurant toujours en état d’ivresse et s’acharne contre les résidentes, en les insultant (…)». Le document poursuit : «à partir de là on a tout fait pour perturber notre action de revendication. Il a usé de moyens déshonorables». «Un responsable est allé jusqu’à faire pénétrer des jeunes de l’extérieur qui se sont acharnés sur nous… Il a fait venir une ancienne résidente (élément perturbateur) exclue de la cité suite à son comportement malsain, pour manipuler les étudiantes. Il a dépassé les bornes quand il a permis des violences physiques sur les résidentes (…)». Le rapport ajoute : «Le 2ème jour de l’Aïd, deux personnes encagoulées se sont introduites dans la chambre d’un membre du comité, Mlle Boughela Lila, pour la contraindre à se retirer du mouvement contre le DOUC, sous peine de faire l’objet d’un enlèvement». Une excursion aurait même été annulée de peur que le bus soit détourné vers le ministère de tutelle. Tous ces faits ont été soulevés et dénoncés dans des rapports datés du 16 et 28 mai, adressés au DG des œuvres universitaires de Ben Aknoun (Alger). «On nous menace d’envoyer des voyous de l’extérieur pour nous maltraiter, nous menace de faire intervenir la police et de nous traîner en justice. Ils ne veulent pas que nous remettions la plateforme de revendications». Le rapport du 19 juin est encore plus accablant : «Etat d’ivresse de responsable…», «Un certificat médical descriptif pour coups et blessures est délivré par le Pr. Brahim Boulassel à la victime Ouadda Zaïna, le 13 février 2017» (copie en notre possession). Le problème aurait duré plus d’un mois et la situation empirerait de plus en plus. Le comité a envoyé tous les rapports, les PV et la plateforme de revendications à toutes les instances de la wilaya (wali, P/APW, sûreté de wilaya, DG des OU de Ben Aknoun, entre autres. La plateforme contient six volets et non des moindres et sur lesquels les résidentes insistent depuis des années pour leur prise en charge. Mais celle-ci n’eut pas lieu et le tollé des étudiantes ne cesse de s’accentuer. «Si toutes ces instances de la wilaya sont au courant du problème et des dépassements dont nous sommes victimes, pourquoi ne réagissent-elles pas, ne serait-ce que par des enquêtes. A qui allons-nous nous plaindre ?», diront des résidentes. Devant cette situation qui ne trouve pas de solution et c’est la fin de l’année universitaire, le comité menace : «Si rien n’est réglé dans cette résidence, avec comme condition le départ des trois responsables pointés du doigt, nous alerterons les comités de nos villages respectifs dès la prochaine rentrée universitaire. Nous avons des photos et vidéos prouvant tous ces dépassements».

M. A. T.

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