Taksebt redescend sous les 50%

Partager

A 10 km du chef-lieu de Tizi-Ouzou, sur une superficie de 550 hectares, s’étend la plus importante source hydrique de la wilaya, le barrage de Taksebt.

Malgré le manque de pluviométrie durant l’hiver et la chaleur caniculaire qui a sévi depuis, le barrage de Taksebt semble tenir le coup, du moins d’après la déclaration de sa directrice, Mlle Atik. Selon la responsable, le taux de remplissage du barrage est actuellement de 47%, contre 46% à la même période de l’année dernière. Le barrage est à moins de la moitié de sa capacité de remplissage, mais la directrice se veut rassurante laissant entendre qu’«avec ce taux, nous pouvons tenir encore 11 mois sans aucun problème». En fait, elle ne dit pas totalement faux mais elle ne dit pas les choses clairement non plus car, d’une capacité théorique de 181 millions m3, seulement 250 000 m3 d’eau sont actuellement pompés, quotidiennement, depuis ce barrage, au lieu des 450 000 habituels. C’est-à-dire que l’alimentation ne peut être assurée au rythme habituel mais avec le rationnement ambiant avec, au mieux, quelques heures par jour et au pire, tous les vingt jours (des cas existent). Ce que la responsable ne prend pas en compte non plus c’est qu’avec la canicule de l’été, un fort taux d’évaporation est quotidiennement enregistré, ce qui risque de faire baisser substantiellement le niveau du barrage, combien même une restriction plus drastique de pompage venait à être mise en place. A noter que le barrage de Taksebt est destiné exclusivement à l’alimentation en eau potable. Ce grand barrage hydraulique, situé entre les deux rivières de Takhoukht et Béni Aissi, constitue la principale source d’alimentation en eau potable de la wilaya. Il dessert aussi la wilaya de Boumerdès et une partie de l’Est algérois. Depuis les baisses substantielles du niveau du barrage, notamment durant les saisons à faible pluviométrie, l’ANBT suspend périodiquement le pompage vers l’Algérois. Néanmoins, cette question du pompage de l’eau vers la capitale suscite une polémique au sein de la population locale. Une polémique qui s’accentue durant la haute saison des chaleurs où la pénurie d’eau potable touche de plein fouet plusieurs villes et villages de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour la directrice, «la pénurie d’eau dans les villages ne peut s’expliquer par le fait que le barrage de Taksebt alimente l’Algérois», d’autant plus, rassure-t-elle, «que nous avons suspendu l’alimentation de la capitale». Concernant les perturbations d’alimentation enregistrées dans plusieurs régions, notamment sur la ligne de transfert Azazga, Fréha, et parfois même à la nouvelle ville de Tizi-Ouzou, la responsable de cette infrastructure explique que’«elles ne sont pas du ressort du barrage mais de celui de l’ADE». Elle affirme que chaque région «bénéficie d’un quota proportionnel à la densité de sa population». Le barrage de Taksebt, à titre informatif, est alimenté naturellement par les eaux de pluie, mais surtout par la fonte des neiges du Djurdjura. Le système de transfert de Taksebt, en plus du barrage, compte une station de traitement, une station de pompage et des tunnels dont une canalisation de 95 km pour permettre le transfert de 150 millions de mètres cube par an. Par ailleurs, à chaque baisse du niveau d’eau au barrage de Taksebt, le débat sur une probable pollution ressurgit et attise l’inquiétude des citoyens. Sur ce sujet, Mlle Atik rassure et assure : «Au niveau du barrage, aucun cas de pollution n’a jamais été détecté et les saletés ne sont pourtant pas difficiles à repérer». Elle expliquera : «Avec les différentes espèces de poissons et d’oiseaux qui y vivent, la richesse de l’écosystème du barrage lui permet d’assurer un équilibre écologique dans la région». Il est vrai que la faune et flore vivant au sein de cette gigantesque infrastructure hydraulique donne à cette zone humide une capacité de produire et de nourrir de la matière vivante et de devenir un réservoir de la biodiversité.

Kamela Haddoum.

Partager